Le projet d'autoroute A 831 entre Fontenay-le-Comte (Vendée) et Rochefort (Charente-Maritime) verra t-il le jour. Oui a promis le Premier ministre Manuel Valls. «Ca m'étonnerait», répète sa ministre de l'Ecologie Ségolène Royal sur BFMTV/RMC.
C'est qui le chef ? La ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, s'est une nouvelle fois déclarée opposée lundi 9 mars dernier à la réalisation de l'autoroute A 831 entre Fontenay-le-Comte (Vendée) et Rochefort (Charente-Maritime), projet qui a les faveurs du Premier ministre Manuel Valls.
«Ca m'étonnerait beaucoup» que l'autoroute A-831 soit construite, a déclaré le 9 mars au matin la ministre de l'Ecologie sur BFMTV/RMC. «Les choses sont très simples. Les règles s'appliquent à tous. Je suis garante de l'application du code de l'environnement (...). Ça m'étonnerait beaucoup que l'autoroute dans le marais (poitevin, NDLR) soit construite, ça m'étonnerait beaucoup», a-t-elle prévenu.
Divergences avec le Gouvernement
Une petite musique divergente de celle du gouvernement comme dans le dossier de l'aéroport Notre-Dame des Landes où Ségolène Royal a également suggéré ce lundi matin l'organisation d'un référendum local.
Dans le dossier de l'autoroute A 831, le Premier ministre, Manuel Valls, avait annoncé le 1er mars le lancement d'un nouvel appel à candidatures d'entreprises et indiqué qu'il soumettrait «prochainement», au Conseil d'État, un décret visant à la prorogation de la déclaration d'utilité publique du projet d'autoroute, qui doit venir à échéance le 12 juillet. «On est dans le cadre des règles existantes», a commenté la ministre, soulignant que «l'autorisation (de construire) n'est même pas délivrée».
«Nous sommes pris en otages par une querelle d'égos»
En juillet 2014, Mme Royal, ancienne présidente du conseil régional de Poitou-Charentes, s'était opposée au projet de l'A 831 et avait refusé de lancer le dossier de consultation des entreprises sur cette autoroute d'une soixantaine de kilomètres. La ministre avait mis en avant des motifs liés aux difficultés de financement du projet et à la protection de l'environnement, arguant notamment des «conséquences de la traversée (par l'A 831) du Marais poitevin», parc naturel régional. Elle soulignait en particulier la nécessité de réaliser des «études d'incidence loi sur l'eau et espèces protégées».
Le président PS du conseil régional des Pays de la Loire Jacques Auxiette soulignait de son côté dans un communiqué que «ce projet a donné lieu à une expertise environnementale exceptionnelle dont les préconisations ont été intégrées au cahier des charges». Ségolène Royal «fait une nouvelle fois fi des enjeux économiques et du développement humain», dénonçait-il. « En adoptant de façon démagogique une posture d'opposante systématique, Ségolène Royal se range du côté de ceux qui mettent la France à l'arrêt, alors que l'on attend d'une ministre qu'elle soutienne le développement et l'activité.»
«Cette guéguerre entre le Premier Ministre et sa ministre de l'Environnement n'est malheureusement pas une première. Déjà l'été dernier, nous avions été pris en otage dans cette querelle d'égos qui n'est vraiment pas au niveau, et qui témoigne d'un amateurisme affligeant», a de son côté dénoncé le président UMP du conseil général de Vendée, le sénateur Bruno Retailleau. « Derrière cette comédie politique une véritable tragédie économique: celle du sud Vendée qui attend désespérément que le gouvernement le soutienne dans son combat contre la crise.»
Source : LeParisien.fr 09-03-2015