Selon l’enquête d’ "Odoxa " pour « Le Parisien » et « i-Télé », c’est Angela Merkel qui incarne, loin devant le président français, l’autorité en Europe. Une Europe qui suscite désormais plus de crainte que d’espoir.
L’Europe ne fait plus rêver
Alors qu’en 2003 les Français étaient 61 % à voir dans la construction européenne « une source d’espoir » et 50 % encore en décembre 2011, ils ne sont plus que 26 % aujourd’hui.
Soit une chute de 24 points en moins de quatre ans ! Une perte de confiance qui tourne au véritable désamour. L’Europe inspire maintenant de la crainte à 42 % des Français. Un chiffre qui explose chez les sympathisants du FN (75 %). Le discours eurosceptique de Marine Le Pen, dont la sortie de l’euro est l’un des thèmes majeurs, semble avoir porté ses fruits.
Principale critique des Français : le manque de solutions aux problèmes récurrents du chômage et du pouvoir d’achat. Pis, « ils sont de plus en plus nombreux à estimer que l’Europe ne résout pas les crises mais les aggrave Les Français n’ont pas attendu la crise grecque pour clamer leur scepticisme […] [L’]impuissance [de l’Europe] à résoudre les problèmes des peuples et l’interminable suspense autour du Grexit (NDLR : la sortie de la Grèce de la zone euro) renforcent les doutes : l’espoir a encore perdu 6 points en un an, notamment depuis la crise grecque », souligne Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa.
L’autorité d’Angela Merkel
Plus des deux tiers des Français estiment que c’est la chancelière allemande qui a le plus d’influence sur les décisions prises dans l’Union européenne contre… 2 % seulement pour François Hollande. Un véritable camouflet pour le chef de l’Etat français qui n’a pourtant de cesse depuis le début de son quinquennat de vouloir prouver que c’est bien le couple franco-allemand qui tient la barre. La chancelière se place loin devant deux dirigeants d’institutions européennes : Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (14 %), et Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne (10 %). François Hollande se situe même derrière Donald Tusk, le président du Conseil européen (4 %). Mince consolation : le Britannique Cameron récolte comme Hollande 2 % et l’Italien Renzi 0 % malgré son activisme indéniable.
« C’est donc une Europe par et pour l’Allemagne, mâtinée d’administratif, qui ressort de ce sondage. On sait que la chancelière est populaire en France car elle incarne à la fois l’autorité et la mesure, deux qualités que nos concitoyens voudraient voir réunies chez leurs propres dirigeants. Pour autant, compte tenu du jugement qu’ils expriment sur l’Europe, ils ne se satisfont certainement pas de la voir ainsi régentée par leur puissante voisine », conclut Céline Bracq.
Source : LeParisien.fr 04-07-2015