Dans les années 1950, les moteurs V12 utilisés par Ferrari sont soit de type Colombo (bloc court) soit de type Lampredi (bloc long). Ces deux moteurs à arbre à cames en tête ont fait leurs preuves dans les voitures de sport et dans les courses de GT, remportant des victoires dans toutes les grandes compétitions du moment. Au milieu de la décennie, une nouvelle génération de voitures beaucoup plus performantes apparait sur les circuits, avec en tête la puissante Maserati 450 S à moteur V8. Le département d'ingénierie de Ferrari réagit très rapidement et recrute le légendaire Vittorio Jano, venu de Lancia où il a mis au point les voitures de Formule 1 D50. Sous sa direction, les jeunes designers Vittorio Bellentani, Alberto Massimino et Andrea Fraschetti entreprennent de développer le moteur Colombo V12 pour la saison 1956.
Car au cours de la saison précédente, Ferrari a principalement engagé en compétition des voitures à moteur à quatre et six cylindres, qui se sont révélés désespérément peu fiables. C'est pourquoi les hommes de Jano décident de revenir à la configuration V12 qui inspire davantage confiance. Ferrari insiste pour aligner le plus vite possible les voitures équipées du moteur rénové. Les premières à sortir de l'atelier sont quatre 290 MM, alimentées par une version à longue course du moteur Colombo de 3 litres. Ces moteurs qui font maintenant 3,5 litres de cylindrée connaissent un succès immédiat, remportant à la fois le Grand Prix de Suède et la course mythique des Mille Miglia en 1956.
Pour la saison 1957 l’équipe développe une nouvelle version encore plus sophistiquée. Tandis que la cylindrée de 3,5 litres est conservée, le Type 130 V12 équipant le « 290 S » arbore de toutes nouvelles culasses à double arbre à cames. Alimenté par six carburateurs Wéber le nouveau moteur délivre 330 ch. C'est encore bien timide comparé aux 400 chevaux affichés pour les 450S de Maserati. Comme les modèles qui l’ont précédé, la 290 S utilise un châssis tubulaire avec suspension avant à roues indépendantes, un essieu arrière DeDion, des freins à tambour et une élégante carrosserie biplace due à Scaglietti. Deux de ces machines sont engagées pour le match d'ouverture de la saison à Buenos Aires en janvier, mais aucune des deux voitures ne réussit à atteindre l'arrivée. De retour en Italie, on retravaille les moteurs et la cylindrée passe à 3,8 litres (un déplacement unitaire de 315 cc).
Pour la prochaine manche du championnat du monde à Sebring en mars, deux nouvelle « 315 S » sont construites et l'une des voitures de course d’Argentine est mise à niveau avec les dernières spécifications de 360 ch. Les trois voitures sont engagées mais ne parviennent pas à faire mieux que les quatrième, sixième et septième places dans une course dominée par Juan Manuel Fangio au volant de sa Maserati 450S. Pour la très importante course des Mille Miglia, une autre 315 S est construite et la première 290/315 S reçoit encore une nouvelle version du moteur qui atteint un peu plus de 4 litres de cylindrée. La voiture ainsi équipée est maintenant connue sous le nom de 335 S. Ferrari a également construit une toute nouvelle 335 S de 390 ch pour rejoindre les deux 315 S et la 290/315/335 S constituant une équipe des quatre voitures. Aux mains d'Alfonso de Portago, la voiture subit un terrible accident mortel, qui met fin à la Mille Miglia. Les deux voitures de 3,8 litres ont eu plus de succès, classées première et deuxième. C’est le bref point culminant de la carrière de ces voitures très sophistiquées. A partir de 1958, les voitures de sport sont limitées à une cylindrée de trois litres.
La voiture présentée ici (Châssis 0764) est la quatrième et dernière Ferrari 335 S construite spécifiquement pour les populaires courses américaines. Elle a été achevée à la fin de 1958.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
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