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23 février 2018 5 23 /02 /février /2018 09:00

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LES ACTEURS DE LA REVOLUTION :  ROBESPIERRE (22/50)

 

Fusillade du Champs de Mars 17 juillet 1791

 

 

 

 

L'AFFAIRE DU CHAMPS DE MARS : JUILLET 1791

  

 

 

 

    Très vite, trop vite sans doute, l'Assemblée met hors de cause le roi fugitif et le réintègre dans ses fonctions ! A la suite de pressions exercées sur bon nombre de députés, de tractations et de marchandages, on a fini par faire accréditer définitivement la thèse de l'enlèvement de la famille royale. Thèse absurde, sans aucun doute, mais la seule qui avait pu être trouvée par ceux, et ils étaient nombreux, qui pensaient que la France, sans la monarchie, courait tout droit vers le chaos.

 

    Les propos très durs prononcés par Robespierre le 21 Juin aux Jacobins et ses écrits du 15 Juillet vont sans doute être à l’origine de ce que l'on appellera plus tard  « l'affaire du Champs de Mars » :

    Les Cordeliers, voyant que les explications concernant la fuite de Varennes vont être étouffées, rédigent une pétition qui demande la destitution du roi. Puis, ils invitent les parisiens à un grand rassemblement populaire au Champs de Mars prévu le 17 juillet. Il s’agit de venir en masse pour signer une pétition républicaine sur « l'Hôtel de la Patrie ».

   Ce jour là, alors que le peuple a répondu à l’appel, l'Assemblée constituante ne trouve rien de mieux que de donner l'ordre à Bailly, Maire de Paris, assisté de La Fayette*, Commandant de la Garde Nationale, de disperser le rassemblement. La troupe tire sur le peuple sans armes : des morts, des blessés et une panique qui se répand très vite dans toute la capitale (1). La loi martiale est proclamée, de nombreuses arrestations sont effectuées dans les heures qui suivent, le Club des Cordeliers est fermé, Vincent (2) et Momoro (3) sont arrêtés; Marat* parvient à se cacher; Danton* s'enfuit en Angleterre.

 

 

 

 

LES ACTEURS DE LA REVOLUTION :  ROBESPIERRE (22/50)

 

Fusillade du Champs de Mars 17 juillet 1791

 

 

 

    Robespierre apprend la nouvelle de la fusillade alors qu'il est au Club de la Rue Saint-Honoré. Conscient qu'il va être accusé d'avoir été l'organisateur de la manifestation du Champ de Mars, il prend peur et n'ose quitter le Club. Il va finalement se réfugier chez un fidèle Jacobin, Maurice Duplay (5), qui habite au 366 de la Rue Saint-Honoré, à quelques pas. Ce sera le début d'une longue amitié entre les deux hommes; Maximilien sera, quelque temps plus tard hébergé chez les Duplay.

    On accuse bientôt Robespierre d'avoir excité le peuple de Paris par ses discours et ses écrits et de l'avoir incité à se révolter contre les décrets pris par l'Assemblée nationale. Maximilien dira, après coup, qu'il était opposé à cette manifestation à laquelle il n'a d'ailleurs pas participé :

 

« ...Je ne sais quel funeste pressentiment et des indices trop certains m'avertissaient que les ennemis de la Liberté cherchaient, depuis longtemps, l'occasion de persécuter la Société (les Jacobins) et d'exécuter quelques sinistres projets contre les citoyens rassemblés.... » (4)

 

    Malgré ses dénégations, une campagne « anti-robespierriste » est aussitôt lancée par ses adversaires. Il a beau protester énergiquement contre les intentions qu'on lui a prêtées, rien n’y fait :

 

«  Si quelqu'un a osé soutenir qu'il m'avait entendu conseiller réellement la désobéissance aux lois, même les plus contraires à mes principes, je le déclare le plus impudent et le plus lâche de tous les calomniateurs.. » (6)

 

    Dans les journaux réactionnaires on lira, le lendemain à propos de l'affaire du Champ de Mars :

 

« La Nation rassemblée Dimanche (17 Juillet 1791) avait demandé Robespierre pour roi. »  (7)

 

   Cet évènnement dramatique  va avoir des conséquences politiques importantes : le parti patriote va se couper en deux blocs. D’un côté les Jacobins « conservateurs » qui forment un nouveau club, qui va s’installer dans le couvent des Feuillants, et qui se montrent prêts à s'entendre avec le Roi pour maintenir le pouvoir de la bourgeoisie possédante. De l'autre, les « Démocrates », amis de Robespierre, qui vont demeurer au sein du Club des Jacobins. La grande majorité des sociétés de province reste fidèle au Club de la Rue Saint-Honoré.

    Ces lézardes dans le camp révolutionnaire auront, bien sûr, d’autres  conséquences encore beaucoup plus lourdes. Déjà se profilent les rivalités entre factions qui vont empoisonner la vie politique durant des mois et conduire les chefs rivaux à se détruire mutuellement.

 

 

 

LES ACTEURS DE LA REVOLUTION :  ROBESPIERRE (22/50)

 

Maurice DUPLAY

 

 

    A compter de ce 17 Juillet l'hostilité que manifestait déjà Robespierre à l'égard de La Fayette* va se muer en haine. Il ne manquera plus jamais une occasion de dénoncer celui qu'il qualifie de « héros ridicule »,  ou de  « plus infâme de tous les assassins du peuple ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)   50 morts suivant A. SOBOUL "La Révolution Française" op. cit.  page 224

 

(2)   VINCENT (Jean Nicolas) : Né en 1767. Dès 1789 il devient un des principaux orateurs du Club des Cordeliers. Nommé chef de Bureau au Ministère de la Guerre en 1792 il en sera le principal responsable en 1793.

Il sera le meneur du mouvement Hébertiste contre le Comité de Salut Public et appellera à l'insurrection. Il sera guillotiné avec Hébert* le 24 Mars 1794.

 

(3) MOMORO (Antoine François) : Né à Besançon en 1756, il adhère avec passion à la Révolution. Il devient un des membres influent du Club des Cordeliers et, à ce titre, est parmi les organisateurs de la pétition du Champs de Mars le 17 Juillet 1791.

C'est à lui que l'on doit la devise "Liberté, Egalité, Fraternité" qui sera gravée au fronton de tous les édifices publics.

Il contribuera à la chute des Girondins mais se retrouvera en opposition avec Robespierre notamment pour avoir organisé le culte de la Raison. Il sera guillotiné avec Hébert* le 4 Mars 1794.

 

(4)   cité par  Bernard NABONNE "La vie privée de Robespierre"  op. cit. page 143

 

(5)   DUPLAY (Maurice) : Entrepreneur de menuiserie à Paris, il est l'un des premiers membres du Club des Jacobins. Il offre à Robespierre de le loger chez lui ce que fait Maximilien à partir du 1er Octobre 1791.

Commissaire de la Section des Piques puis nommé par Robespierre juré au tribunal révolutionnaire, il sera arrêté le 10 Thermidor mais remis en liberté. Il mourra à Paris en 1820.

 

(6)  cité par Gérard WALTER  "Robespierre"  op. cit.  page 173

 

(7)  Le "Journal de la Révolution" du 17 Juillet 1791

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A SUIVRE :

 

 

LES ACTEURS DE LA REVOLUTION : ROBESPIERRE (23/50)

 

LA FIN DE L'ASSEMBLEE CONSTITUANTE :  

AOUT- SEPTEMBRE 1791

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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