En prenant le contre-pied des rares mais gouteuses sportives encore dépourvues de turbo et dotées d’une transmission mécanique, donc gentiment « à l’ancienne », la BMW s’adresse à une caste particulière.
Elle est « techno » et elle l’assume : mécanique hybride, système électrique rechargeable, moteur thermique turbocompressé et boîte de vitesses automatique. Ça y est, les puristes amateurs de Porsche 911 R, Ferrari 458 Speciale et Aston Martin V12 Vantage ont déjà quitté cette page…
Pour marquer l’arrivée de cette déclinaison Roadster, qui perd ses places arrière mais gagne une capote en toile isolant parfaitement du bruit, l’i8 s’est offert un nouveau bagage technique. Ses batteries Li-Ion ont vu leur capacité augmenter (34 Ah au lieu de 20 et 11,6 kWh au lieu de 7,1), portant l’autonomie électrique à 53 kilomètres et la puissance totale à 374 ch.
Au volant, cet attirail technologique se traduit par des sensations inédites. L’expérience est unique, très différente de ce qu’offre une Honda NSX, seule autre sportive comparable sur l’aspect technique.
Outre l’ambiance due à la présentation du tableau de bord, futuriste, et l’arrivée de nouveaux équipements comme un écran désormais tactile, les premières impressions plongent le pilote dans un monde encore inconnu, sauf peut-être par les conducteurs de Toyota Prius… Plus sérieusement, le départ en silence, en mode 100 % électrique, et la poussée subie au premier coup de gaz titillent le subconscient : oui, l’avenir automobile nous réserve encore de belles surprises. Surtout lorsque l’on circule décapoté, que la ville laisse place aux routes sinueuses et que l’on enclenche le mode sport, en basculant le levier de vitesses vers la gauche.
Là, le tout petit moteur thermique logé derrière les sièges, à 3 pattes seulement et doté d’une cylindrée ridicule, est systématiquement en fonctionnement. Son échappement, qui intègre désormais un filtre à particules, est épaulé par les haut-parleurs pour générer une sonorité amusante et flatteuse, qui a pour seul défaut de s’arrêter aux environs des 6000 tr/min. Et au premier panneau de limitation, il suffit de repasser dans un autre mode pour lui couper le sifflet !
Mais on peut jouer une autre partition, par exemple en enclenchant le mode confort, qui modifie la gestion des moteurs et de la suspension pilotée. On redécouvre ainsi une autre facette de l’i8, toujours confortable mais plus discrète et douce, sans le moindre à-coup de la transmission automatique, dotée de palettes au volant.
Il devient alors envisageable d’utiliser cette GT high-tech tous les jours, quitte à rouler en électrique en semaine, et à profiter de la puissance le week-end… D’autant que le châssis en fibre de carbone, rigidifié par le biais d’une barre antiroulis à l’arrière et de renforts dans les montants de pare-brise, génère un comportement routier extrêmement sain et sécurisant.
La direction, devenue plus ferme qu’auparavant, agit sur un train avant incisif, qui pâtit toutefois du poids élevé de l’i8, élargissant progressivement la courbe quand le rythme devient excessif.
En résumé, ce très élitiste Roadster se révèle aussi original que plaisant. S’il demeure excessivement cher (environ 157 000 euros !), il amorce un virage dans l’univers des voitures de sport. Son approche différente et son bagage technologique seraient capable de séduire une multitude d’amateurs, pourvu qu’ils soient riches, et pas réfractaires à ce que certains détestent, mais qui s’appelle le progrès !
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)