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22 janvier 2009 4 22 /01 /janvier /2009 20:11











Les flonflons de la fête viennent à peine de se taire que déjà la dure réalité de l'économie rattrape Barack Obama. Le plan de relance dont il a fait part au Congrès américain mais dont les détails ne sont pas encore rendus public fait débat.
Un vaste débat s'est ouvert aux Etats-Unis quant à l'efficacité des mesures du plan de relance de 825 milliards de dollars proposé par Barack Obama. Que vaut-il mieux faire en priorité pour relancer l'économie: baisser les impôts, et lesquels, ou bien augmenter les dépenses, et lesquelles?

Devenu officiellement le 44e président des Etats-Unis, Barack Obama s'est immédiatement attelé à négocier avec les membres du Congrès son premier acte politique majeur: le montant et le contenu du plan de relance budgétaire qu'il veut mettre en œuvre pour que les Etats-Unis échappent à une longue récession.

Non pas que le principe même d'une relance budgétaire et celui d'un fort accroissement des dépenses de l'Etat soient discutés. La réunion de l'American Economic Association de début janvier a souligné combien les économistes américains réputés convenables, hier majoritairement drapés dans la rigueur budgétaire, sont désormais tous devenus des zélateurs du déficit public massif. Jusqu'à Martin Feldstein, héraut du libéralisme économique et chantre du conservatisme politique déclarant que "relancer l'économie requiert un vaste effort budgétaire fait de baisses d'impôts et de ­dépenses publiques accrues".

Mais une fois le principe acquis, il reste à débattre de sa mise en œuvre: jusqu'où faut-il laisser filer des déficits déjà élevés après huit années de gestion calamiteuse par le gouvernement Bush? Que vaut-il mieux faire en priorité pour relancer l'économie: baisser les impôts, et lesquels, ou bien augmenter les dépenses, et lesquelles?


Une politique monétaire insuffisante


Face à la situation économique désastreuse, voire désespérée, la politique monétaire a atteint une bonne partie de ses limites. La Fed, la banque centrale américaine, a déjà ramené à 0,25% son taux directeur, qui influence directement le taux auquel les banques se prêtent entre elles. Il n'y a donc plus de marges de manœuvre du côté d'une baisse du coût de financement des banques auprès de la Banque centrale ou entre elles.

Les marges de manœuvre étant insuffisantes pour espérer une reprise active de l'économie de ce coté, la politique budgétaire est donc appelée à la rescousse.

Compte tenu du ralentissement de l'activité, donc des recettes fiscales, et de l'augmentation des dépenses liées à la montée du chômage et de la pauvreté, auxquelles s'ajoutent le coût du sauvetage du système financier, le déficit budgétaire américain passerait, selon les prévisions du CBO (le Congressional Budget Office (CBO), un "think tank" parlementaire très écouté) de 455 milliards de dollars en 2008 à environ 1200 milliards en 2009. Soit un bond de 3,2% à 8,3% du PIB, battant largement les records précédents. Et pourtant, l'effet d'entraînement de la croissance d'un tel déficit ne permettrait que de limiter l'ampleur de la récession, pas de l'éviter. Le taux de chômage resterait compris entre 8% et 9%.


C'est pourquoi Obama et son équipe sont venus vendre aux parlementaires dès le début janvier la nécessité d'un nouveau plan de relance, de 825 milliards de dollars étalés sur deux ans et qui s'ajouterait au déficit prévu pour l'emmener vers 11% du PIB. Cet effort de soutien supplémentaire à l'activité est d'autant plus réalisable qu'il pourrait ne pas coûter trop cher en termes de progression de la dette publique: les taux d'intérêt des emprunts publics à long terme, qui restent prisés pour l'instant par les investisseurs, peu tentés par des paris risqués, sont en effet faibles, entre 2% et 2,5% à dix ans. Par ailleurs, avant tout plan de relance, la dette publique, quoiqu'en forte progression, ne devrait s'établir qu'à 50% du PIB en 2009, selon le CBO.


Peut mieux faire


Depuis que ces lignes générales d'intervention budgétaire sont connues, un vaste débat s'est ouvert outre-Atlantique quant à l'efficacité des diverses mesures proposées. D'après les calculs de son équipe, le plan permettrait de créer à plein rendement, au dernier trimestre 2010, un peu plus de 3,6 millions d'emplois et de ramener le taux de chômage vers 7%, au lieu des 8,8% prévus sans sa mise en œuvre. Un résultat significatif, mais jugé insuffisant par nombre de parlementaires et d'économistes, suggérant que le plan peut être amélioré.


Il y a d'abord la question du montant. Selon les estimations du CBO, l'économie américaine va produire en 2009 et 2010 à 6,8% en dessous de son potentiel. Avec un PIB de l'ordre de 15 000 milliards de dollars, cela veut dire qu'il va manquer en gros 1000 milliards par an, soit 2000 milliards de création de richesse pour 2009-2010.

Barack Obama propose de dépenser 825 milliards: la partie qui sera dépensée pour les investissements publics va permettre de créer des emplois et de distribuer des salaires qui vont soutenir la consommation et la croissance. Un effet multiplicateur, comme disent les économistes, mais qui ne porte que sur une partie du plan. Un petit calcul rapide permet alors à l'économiste américain Paul Krugman de montrer que le plan de relance ne va combler qu'environ la moitié du potentiel de croissance perdu.


Les parlementaires républicains et les démocrates partisans de la rigueur freinent a priori toute augmentation supplémentaire du déficit. Mais il faudra peut-être en passer par là. Confronté à une crise économique, sociale et financière sans précédent, le nouveau Président doit commencer à dépenser le formidable capital politique gagné pendant la campagne pour faire accepter un plan de relance dont le contenu et l'ambition soit à la hauteur de l'enjeu et de son slogan de campagne: "Yes we can!»


Les débats outre-atlantique sont, on le voit, à peu près de même nature que chez nous. A une exception près : la dette que nous tentons, en France, de contenir alors que les Américains ne s'en soucie guère.
D'autres sont encore plus en attente du plan de relance Américains que les Européens, ce sont les Chinois.  En effet les 1 000 Milliards de dollars de croissance perdus aux Etats-Unis seront en grande partie perdus par la Chine qui est un des gros exportateurs vers les USA. Comment la Chine supportera-t-elle ce choc ?

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