C'est mercredi 29 juillet que le conseil des ministres a examiné le projet de loi concernant le changement de statut de La Poste, avant un débat au Parlement à la rentrée, "qui interviendra selon toute vraisemblance dans la première quinzaine d'octobre au Sénat, puis en novembre à l'Assemblée nationale", soulignent Les Echos. Le 1er janvier 2010, La Poste abandonnerait son statut d'établissement public pour celui de société anonyme à capitaux publics. Ce changement de statut doit s'accompagner d'une augmentation de capital à hauteur de 2,7 milliards d'euros, souscrite par l'Etat et la Caisse des dépôts, afin que La Poste se modernise à l'approche de l'échéance de la libéralisation totale du courrier.
La plupart des syndicats de postiers s'y opposent, malgré les tentatives du ministre de l'industrie, Christian Estrosi, de les rassurer, affirmant que les capitaux seront 100 % publics et que les missions publiques de La Poste (service universel du courrier, aménagement du territoire, accessibilité bancaire et distribution de la presse) "seront confortées par la loi et dotées d'un financement pérenne et transparent".
La CGT, FO et SUD ont organisé, mardi 28 juillet, une manifestation devant le ministère de l'industrie, à Paris, qui a rassemblé environ cent cinquante personnes, selon Bernard Dupin, membre de la direction de la CGT des activités postales. Une délégation devait être reçue par un membre du cabinet du ministre Christian Estrosi. "Nous allons réaffirmer le rejet du projet de loi" qui "privatise" La Poste, a déclaré M. Dupin à l'agence Associated Press. "Par expérience, quelle que soit l'entreprise, cela finit par une privatisation comme à EDF, GDF, France Télécom."
Les syndicats s'inquiètent notamment pour les effectifs, comme Benoît Martin (CGT) qui dit "craindre que les réductions d'effectifs s'intensifient, car actuellement 70 % des dépenses concernent la masse salariale". CGT, SUD, FO et CFTC prévoient déjà "une journée nationale unitaire de grèves et de manifestations en septembre".
Le comité national contre la privatisation de La Poste, regroupant quatre-vingts organisations, syndicats, associations et partis (dont PS, PCF et Verts), a quant à lui prévu d'organiser le 3 octobre un référendum à bulletins secrets dans les mairies et devant les bureaux de poste. Mardi, le PS a jugé que le texte n'était pas "justifié" et a réitéré "sa demande d'un référendum".
Source : Le Monde.fr avec AFP 29-07-2009