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18 août 2009 2 18 /08 /août /2009 04:52














A quelques jours de la seconde élection présidentielle de l'histoire de l'Afghanistan, l'inquiétude au sein de la communauté internationale est à son paroxysme. Face à l'explosion des attaques des talibans, qui ont appelé au boycott du scrutin et directement menacé les 17 millions d'électeurs appelés aux urnes, beaucoup craignent que ce scrutin important en vue de la stabilisation du pays ne soit d'ores et déjà compromis. Aux yeux des pays occidentaux, qui subissent le coût humain de l'offensive des talibans, l'issue du scrutin présidentiel et provincial importe sans doute moins que le fait de veiller à ce qu'il ait bel et bien lieu.

 

Un scrutin perturbé par la violence.

 

L'attentat spectaculaire qui a frappé le quartier général de l'OTAN à Kaboul, samedi 15 août, est venu rappeler que les talibans sont capables de porter le combat au coeur même des installations des troupes internationales stationnées en Afghanistan. L'attaque à la voiture piégée qui a tué au moins sept personnes et en a blessé 91 autres n'est que la dernière d'une longue série visant à perturber le déroulement de la campagne. Selon l'ONU, les menaces et attentats ont déjà considérablement bousculé les préparatifs électoraux et limité la campagne, ce qui fait craindre une faible participation de l'électorat et donc un scrutin sans véritable crédit.

La multiplication des attaques a commencé depuis plusieurs mois déjà, surtout dans le sud et l'est du pays. Selon les données du Centre d'études stratégiques internationales (CSIS), les attaques ont augmenté de 60 % entre octobre 2008 et avril 2009. Les islamistes ont juré de perturber les élections, qualifiées d'"imposture orchestrée par les Américains". Ils ont appelé dans un premier temps les Afghans à les boycotter et à prendre les armes contre les "envahisseurs" étrangers. Dimanche, ils ont surenchéri, affirmant qu'ils s'en prendraient directement aux bureaux de vote dans l'ensemble du pays. "Nous allons accélérer nos activités la veille et le jour des élections", a menacé Youssuf Hamadi, un porte-parole des talibans. "Pour ne pas qu'il leur soit fait mal, nous leur disons de ne pas se rendre aux bureaux de vote ou de s'approcher des forces afghanes et étrangères, car nous mènerons des attentats suicide et même des attaques directes contre eux", a averti un autre porte-parole.

Les menaces ont été découvertes par les habitants sur des tracts distribués et affichés dans plusieurs villes du sud. Des lettres ont été notamment découvertes à Khost, où l'armée afghane a affirmé avoir tué une trentaine d'insurgés, dimanche.

La victoire annoncée de Karzaï.

 

Tout laisse à croire que le président sortant Hamid Karzaï sortira vainqueur de cette élection. Les quelques sondages qui ont pu être effectués donnent à M. Karzaï un avantage conséquent, mais toutefois insuffisant pour éviter un second tour contre son principal adversaire, l'ancien ministre des affaires étrangères,Abdullah Abdullah. D'après une enquête menée en juillet par l'Institut républicain international, organisme financé par les Etats-Unis, Hamid Karzaï arriverait en tête avec 44 % des intentions de vote, contre 26 % à M. Abdullah. Ramazan Bashardost, ancien ministre, arriverait troisième avec 10 %.

Les candidats ont continué leur campagne au cours du week-end, malgré l'insécurité grandissante. Hamid Karzaï qui devait se rendre à Kandahar, dans le sud du pays, a annulé son déplacement dans ce fief historique des talibans. Celui qui a remporté haut la main la première élection présidentielle afghane avec le soutien des Américains défend un "partenariat national", au-delà des divisions claniques, et prône une négociations avec les insurgés. Dans cette optique, il aurait intégré des chefs de clans parfois controversés à son équipe de campagne, selon ses rivaux. Il a reçu le soutien d'Abdul Rashid
Dostom, un chef de guerre ouzbek à la réputation sulfureuse. Ses colistiers et potentiels vice-présidents, Mohammad Qasim Fahim et Karim Khalili, sont d'anciens chefs de milice des ethnies tadjike et hazara. M. Karzaï s'est défendu publiquement d'avoir "passé un accord avec un seul chef de guerre. [Je] n'ai pas offert de ministère, de poste de gouverneur ou de partie de l'Afghanistan à un seul d'entre eux".

Son rival Abdullah Abdullah s'est rendu, dimanche, à Taloqan, dans le nord du pays, où il a tenu un meeting devant des milliers de sympathisants. "J'ai dit à l'assistance que nous avions déjà gagné", a affirmé Abdullah Abdullah à Reuters, sans donner plus de détails. Le challenger d'Hamid Karzaï a cependant minimisé le risque d'une réaction violente de ses partisans s'ils ont l'impression que la victoire leur est volée.

Le spectre d'une fraude massive.

 

Car en plus de l'insécurité provoquée par les talibans, la légitimité de l'élection pourrait être remise en cause par des fraudes massives, du fait de l'influence énorme des chefs locaux. Les correspondants de l'AFP sur place rapportent que de nombreux candidats ont fait campagne en distribuant de l'argent. Compte tenu de l'état du pays, l'organisation du scrutin a également été un véritable casse-tête et il n'est pas sûr que l'ensemble des 7 000 bureaux de vote soient opérationnels d'ici jeudi. Les autorités ont prévenu que 10 % des bureaux pourraient rester fermés en raison de l'insécurité. Entièrement financée par des fonds internationaux, l'élection coûtera 223 millions de dollars.

Près de 200 000 observateurs ont été déployés dans tout le pays pour surveiller le bon fonctionnement du scrutin. Mais là encore, l'insécurité et le relief compliqueront leur tâche. Comme le résume l'écrivain afghan Waheed Mujda
, "deux choses peuvent se produire" dans ce contexte difficile : "soit des gens seront empêchés de voter, soit il y aura des fraudes. Quand il n'y a personne pour vérifier, tout peut arriver".

 


Source : lemonde.fr  16-08-2009

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