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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 18:18





Dans ces temps difficiles ou chacun se pose des questions sur son avenir ou sur l'avenir de ses enfants, d'autres n'ont même plus ce choix là; ils vivent au jour le jour, se débattent ,avec les difficultés et "improvisent" leur vie en fonction des circonstances. D'autres encore, aidés par la chance ou par leur travail ou bien parce qu'ils se trouvent encore dans le bon créneau, parviennent à maintenir leur pouvoir d'achat, souvent avec beaucoup de mal.
En choisissant des exemples représentatifs de notre société, le site "Eco89" a eu l'idée de passer "aux rayons X" les porte-monnaies de Français, que nous cotoyons tous les jours, sans bien savoir leurs problèmes








A 60 ans, Nicole a élevé onze enfants, dont six « faits maison » et cinq adoptés. On comprend donc que son métier d'assistante familiale n'en est pas vraiment un. D'ailleurs les jumeaux qu'elle garde depuis sept ans ne l'occupent pas 35 heures par semaine mais 24 heures par jour, 365 jours par an. Elle a ccepté de passer ses revenus au rayon X.

 

 

Retirés à leurs parents par la justice parce que ces derniers sont jugés défaillants (condamnés, psychiatriquement atteints ou malades), les enfants « placés » dans une famille d'accueil, le sont pour une durée indéterminée et réétudiée par le juge tous les ans. Ils restent sous l'autorité légale de leurs parents naturels.

 

Le couple n'est autorisé qu'à adopter des enfants dits « à particularité »

 

Elle a démarré cette activité il y a douze ans quand il y avait chez elle encore huit petites bouches à nourrir. Dans l'accueil d'enfants placés comme dans l'adoption, elle s'est heurtée à la pire surdité des services sociaux, qui « nous ont pris pour des capteurs d'enfants ». Du fait qu'ils ont autant adopté, les assistantes sociales « pensaient qu'on était en mal d'enfants » : « On a seulement le désir d'aider ceux qui sont en difficulté. Au départ, je ne voulais pas faire ce travail pour ne pas gagner d'argent sur le dos des enfants…Mais je n'ai pas trouvé d'autre métier qui permette aussi de s'occuper de mes propres enfants, alors ça s'est imposé comme le métier idéal ! On a suffisamment de discernement pour faire la différence entre un adopté et un placé qui a encore des parents. »

 

 

 

En tant que couple non stérile, ils n'ont été autorisés à adopter que des enfants dits « à particularité », parce qu'ils étaient déjà grands (deux ont été adopté à 10 et 12 ans après une petite enfance très cahotique) ou qu'ils avaient du retard (une s'est révélée psychotique, un autre était grand prématuré et le dernier est handicapé moteur).

 

Alors, les problèmes des enfants placés, ça ne fait pas peur à Nicole et son mari. Les services sociaux le savent désormais et leur ont proposé, par exemple, en sus des jumeaux, pour quelques mois, des adolescents en rupture avec leur structure d'accueil. En effet, les assistantes familiales sont de plus en plus sollicitées pour répondre au manque de structures adaptées, et souvent dans l'urgence.

 

Installés dans une grande maison des environs de Lyon, Nicole et son mari, prof de maths à la retraite, vivent dans un cadre agréable et adapté pour ce métier.

 

Revenus mensuels : 2563 euros net dont 695 euros d'indemnités d'entretien et une prime d'habillement

 

Nicole, fonctionnaire de catégorie C, est rémunérée par le conseil général du Rhône et touche 2476 euros net par mois, composés d'un salaire par enfant gardé (846,78 euros) et d'« indemnités d'entretien ».

 

Ces dernières doivent permettre à Nicole de couvrir les besoins matériels des enfants. Elles sont de 11,59 euros par jour et par enfant, soit 695,40 euros par mois. Une prime d'habillement de 130,55 euros par trimestre et par enfant est versée en plus (que nous avons réintégrés dans son salaire mensuel).

 

Mais le législateur qui a fixé le statut et les tarifs liés à ce métier particulier comprend que ses nécessités ne se résument pas à nourrir et habiller des enfants, et qu'il faut par exemple un grand logement.

 

C'est pourquoi la loi autorise les assistantes familiales à déduire de l'impôt trois fois le smic horaire brut par jour et par enfant… au final, ce que gagne Nicole n'augmente le revenu imposable du foyer que de 5000 euros par an. Selon les revenus fonciers dégagés par son mari, le couple est imposable certaines années, mais le plus souvent il ne l'est pas.

 

Dépenses : 1720 euros par mois


Les dépenses de la famille ont toujours été comptées à l'euro près. « On est une petite PME », s'amuse son mari, qui tient les comptes.
Ainsi, ils vivent de façon modeste, « sobre » aiment-ils à dire, mais confortable, et sans avoir jamais hérité.

 

Il y a vingt-trois ans ils ont démarré un premier emprunt, qu'ils ont fini de rembourser, et depuis ils ont enchaîné les opérations immobilières, afin de se mettre à l'abri ainsi que leur progéniture, mais sans esprit spéculatif.

 

Il ne leur reste plus qu'un emprunt de 57 euros par mois à rembourser correspondant à des aménagements intérieurs dans leur maison.

Nicole a besoin d'une grande voiture, pour transporter son dernier enfant, âgé de 15 ans, ainsi que les jumeaux placés, et éventuellement un troisième enfant.

 

Elle rembourse un emprunt de 418 euros par mois sur trois ans pour sa voiture. Ses dépenses de carburant s'élèvent à 46 euros par mois, et l'assurance coûte 41 euros par mois. Nous allons compter les dépenses du foyer sur le budget de Nicole :

 

-   26 euros d'assurance pour la maison ;

-   133 euros pour les taxes foncières ;

-   36,50 de charges de copropriété ;

-   213 euros pour les dépenses de gaz, d'électricité, de chauffage et d'eau ;

-   54 euros d'abonnement Internet et de téléphone ;

-   10 euros de téléphone portable ;

-   68 euros de mutuelle ;

-   27 euros pour une surcomplémentaire santé ;

-   127 euros d'habillement pour elle et les deux enfants placés ;

-   39 euros de produits de droguerie et d'entretien ;

-   424 euros de courses alimentaires pour cinq, sachant que c'est un volet très surveillé, que le couple fixe un prix de repas par personne comme en collectivité. Depuis deux ans, ils ont constaté une hausse des prix, notamment sur les fruits et légumes, et compensent avec un potager.


Epargne et loisirs : une petite évasion de quatre jours à la mer

 

Vacances et loisirs sont comptées sur le budget de son mari, mais sont très réduits. Ils déjeunent au restaurant trois fois par mois, laissant exceptionnellement les enfants à la cantine.

 

Ils ne sortent pas le soir et se souviennent d'être allés au cinéma ou au théâtre une fois dans l'année. Ils se sont évadés quatre jours à la mer cet été avec les enfants et ont logé dans un appartement qu'on leur a prêté.

 

Depuis longtemps, le mari de Nicole a entrepris de les mettre à l'abri du besoin pour qu'elle ne dépende pas de ce travail pour vivre. Il achète de petits appartement qu'il rénove et loue. Chaque fois qu'un emprunt est remboursé, il relance un autre prêt.

 

Malgré la fatigue et le combat incessant avec les services sociaux, Nicole compte continuer son métier, encore quelques années. Elle espère désormais pouvoir accueillir des enfants nés sous X, c'est-à-dire abandonnés à la naissance, et les garder le temps qu'il faut avant qu'ils soient adoptés.

 

Un relais, un havre pour les enfants en souffrance, c'est ce qu'elle prétend être. A moins qu'un jour une remarque d'une assistante sociale mal lunée, ne lui fasse jeter l'éponge… Elle s'est déjà entendu dire « on ne joue pas à la poupée » et l'a encore en travers de la gorge.

 




Source : Eco89   01-09-2009

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