Iran, Afghanistan, Proche-Orient, G20, voire EADS… Lors d'une conférence de presse commune à la Maison blanche mardi soir, Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont affiché leurs convergences de vues. Rien n'a filtré du dîner des deux couples présidentiels qui a suivi l'exercice de style.

"Les Français sont connus pour leur cuisine, alors le fait que Nicolas soit allé chez Ben's Chili Bowl [un restaurant de hot-dog épicé, les préférés d'Obama, ndlr] pour le déjeuner montre qu'il a le palais raffiné." Dès le début de sa conférence de presse commune avec son homologue français, Barack Obama a donné le ton. Le message est clair: entre les Etats-Unis et la France, tout va bien! La suite de la conférence n'a d'ailleurs été que sourires et déclarations d'amitié, "la plus ancienne et l'une des plus importantes", selon le président américain. Nicolas Sarkozy a lui souligné que "rarement dans l'histoire la communauté de vues a été aussi identique entre les Etats-Unis et la France". Après un tête à tête d'une heure et avant un petit dîner entre amis, avec leurs épouses respectives, les deux présidents ont donc balayé les rumeurs de tensions entre Paris et Washington.

Et ce, sur presque tous les sujets. Dans les grands dossiers internationaux - Iran, Afghanistan et Proche-Orient, Barack Obama et Nicolas Sarkozy ont affiché leurs convergences de vues. Les deux pays se sont ainsi dit "unis et inséparables" sur la question du nucléaire iranien, évoquant d'éventuelles sanctions contre la République islamique au printemps. Le président américain a toutefois noté l'absence d'unanimité de la communauté internationale sur cette question.

S'agissant de l'Afghanistan, Barack Obama s'est abstenu de toute demande explicite d'envoi de renforts français. Il faut dire que Nicolas Sarkozy avait prévenu qu'il ne cèderait pas sur ce point. Mais selon son entourage, la France pourrait accroître sa participation à l'effort de formation de la police et de l'armée afghanes. Enfin, le chef d'Etat français a apporté son soutien à son homologue américain pour relancer les négociations de paix au Proche-Orient. Nicolas Sarkozy a ainsi exprimé "sa solidarité avec le président Obama dans la condamnation du processus de colonisation" qui, selon lui, "n'amène rien à la sécurité d'Israël".

Nouvel ordre économique mondial et EADS

Quant aux dossiers économiques, les deux présidents se sont déclarés déterminés à poursuivre la mise en oeuvre des dispositifs de réglementation de la finance décidés lors des derniers sommets du G20 et à travailler ensemble à la préparation des prochaines échéances. La question a d'ailleurs été évoquée lors d'un déjeuner entre leurs ministres de l'Economie, Timothy Geithner et Christine Lagarde, qui "vont travailler main dans la main pour aller plus loin encore dans la régulation du capitalisme mondial et poser notamment la question d'un nouvel ordre monétaire mondial", a précisé Nicolas Sarkozy. Même si on sait que dans les faits, les discussions sur ce nouvel ordre monétaire mondial n'en sont qu'au tout début.

Et les deux chefs d'Etat ont même abordé la question qui fâche: l'appel d'offre des avions ravitailleurs de l'US Air Force, reconfiguré d'une façon jugée plus favorable à Boeing qu'à l'européen EADS. En la matière, Nicolas Sarkozy a dit faire confiance à Barack Obama. "Je lui ai dit, je te fais confiance, si tu me dis que l'appel d'offre sera fair, transparent et loyal, alors EADS concourra et on a confiance", a-t-il annoncé, laissant donc entendre qu'il avait reçu des garanties de la part du président américain. Ce dernier s'est contenté d'assurer que "le processus serait libre et loyal", tout en rappelant que le sujet n'était pas de son ressort mais de celui secrétaire à la Défense, Robert Gates. Sur le fond du dossier, rien n'est donc vraiment réglé. Pour l'heure, Barack Obama et Nicolas Sarkozy se sont contentés des mots pour illustrer leur entente.

 Source : lejdd.fr   31-03-2010

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