
A trois mois de la Coupe du monde de Foot Ball, les relations entre Jean-Pierre Escalettes, le patron de la Fédération Française et Rama Yade, secrétaire d'Etat aux Sports, connaissent un sacré coup de froid.
La France avance en ordre de plus en plus dispersé vers l'Afrique du Sud! Si le débat à propos des Bleus se cristallise depuis de longs mois autour de la personnalité d'un Raymond Domenech dont la cote de popularité à trois mois de la Coupe du monde 2010 est au plus bas, voilà que c'est désormais à la tête du sport tricolore que l'on s'écharpe avec une passe d'armes assez violente ces derniers jours entre Rama Yade et Jean-Pierre Escalettes. De retour des cimes de Vancouver, la Secrétaire d'Etat aux Sports n'a pas tardé à revenir sur terre entre de violents affrontements entre supporters du PSG et une nouvelle piteuse sortie des Bleus au Stade de France face à l'Espagne (0-2).
A croire que ce match a été la goutte d'eau qui a fait déborder un vase déjà bien plein, puisque vendredi dernier, l'intéressée a publiquement égratigné la gestion de la FFF sur les ondes de Radio Orient: "Il faudra revoir toute l'organisation, revoir les modes de fonctionnement et rebâtir une équipe. Il aurait fallu changer de sélectionneur après le fiasco de l'Euro 2008", a-telle attaqué, bille en tête. Des propos qui ne sont pas tombés dans l'oreille d'un sourd, puisque ce week-end, conforté par le soutien du monde amateur dont il est issu, Jean-Pierre Escalettes a contre-attaqué pour demander "moins d'interférence et plus de soutien" autour de l'équipe de France et de son sélectionneur.
"Ce n'est pas le moment"
Des propos réitérés ce lundi sur le site Internet de Sud-Ouest qui cite les grandes lignes d'une interview à paraître dans le quotidien daté de mardi: "Quand il y a des difficultés et qu'on les assume, on attend un soutien. C'est ce qu'on attendait de notre ministère de tutelle, on a des critiques... Le plus gênant, c'est quand elle dit qu'il va falloir revoir tout ça. On en est tous conscients, on va changer de sélectionneur et de structure après la Coupe du monde mais maintenant, ce n'est pas le moment", a expliqué le président d'une Fédération malmenée ces derniers temps. Fin du match sur un score nul de 1-1 ? Que nenni!
Car la réaction outragée de Jean-Pierre Escalettes a entraîné une nouvelle réplique de Rama Yade: "J'ai trouvé la réaction de Jean-Pierre Escalettes très étonnante. Il dit que je n'avais pas à interférer en disant qu'il fallait changer certaines choses. Cela me semble la moindre des choses que le ministre des Sports donne son opinion. Non pas sur Raymond Domenech, sur lequel j'ai d'ailleurs dit plus de bien en trois mois que la Fédération en deux ans, mais sur la manière dont la Fédération communique. Etant supportrice de l'équipe de France, je n'ai qu'un objectif: que l'équipe de France aille en Coupe du monde dans la sérénité. Ceci afin qu'ils soient forts en Afrique du Sud et qu'ils aillent le plus loin possible dans la compétition. Ce n'est pas pour rien que je suis allée en Afrique du Sud pour préparer le terrain ou que je me bats pour l'Euro 2016", a déclaré l'ancienne Secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, citée par RMC Sport.
Aucune "approche" de Laurent Blanc
Une nouvelle manière de recadrer un Jean-Pierre Escalettes que beaucoup pousseraient volontiers vers la sortie avant même la fin de son mandat. Mais cette issue est clairement repoussée par ce dernier dans son interview accordée à Sud-Ouest: "La situation n'est pas brillante, je le reconnais, mais ce serait une trahison vis-à-vis de ceux qui m'ont élu jusqu'en 2012 de m'arrêter là. Au milieu de la tempête, le capitaine ne lâche pas la barre". La tempête en question touche donc à la fois le président de la FFF mais également une équipe de France qui n'a pas franchement rassuré le «boss» mercredi dernier face à l'Espagne: "Ce qui m'a le plus inquiété, c'est le manque de révolte en deuxième période. Et le souci numéro 1 maintenant, c'est qu'il n'y a plus de matches amicaux jusqu'à l'annonce de la liste des 23 pour l'Afrique du Sud", poursuit-il dans Sud-Ouest.
Ce souci n'est sans doute pas partagé par Raymond Domenech qui s'évitera ainsi les bordées de sifflets dont il est la cible sur (presque) toutes les pelouses de France jusqu'au départ des Bleus pour l'Afrique du Sud, via la Tunisie et la Réunion. A cette date, Jean-Pierre Escalettes aura sans doute bien avancé sur l'identité de son successeur et si Laurent Blanc demeure le favori, le président de la FFF fait mine de rester neutre: "La seule chose qui est sûre, c'est que le sélectionneur sera français. Et si je ne disais pas que l'entraîneur du champion de France en titre, champion du monde qui plus est, ne fait pas partie d'une liste de dix ou douze noms, on se foutrait de ma gueule. Mais je n'ai jamais dit qu'il était le favori. On travaille sur le profil du futur sélectionneur mais ni moi ni mes collaborateurs n'ont entrepris de travaux d'approche avec Laurent Blanc. Maintenant, je comprends son agacement, qu'on le laisse finir sa saison avec Bordeaux." Celle de Jean-Pierre Escalettes est encore loin d'être finie...
Source : lejdd.fr 10-03-2010
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)