Entre 1955 et 1959 Ferrari fabrique à peu près cent exemplaires du modèle de compétition 250 GT et ceci sur la base d’un châssis à empattement de 2600 mm. Les tous derniers exemplaires construits donnent un bon aperçu du futur modèle de la firme italienne. Une nouvelle carrosserie due à Pinin Farina et un empattement raccourci à 2400 mm seront les principales caractéristiques du nouveau modèle qui sera présenté au salon de l’Automobile de Paris en fin d’année 1959. Rétrospectivement dénommés « Interim berlinetta » les sept derniers exemplaires construits vont servir de « mulets » sur les pistes.
La nouvelle carrosserie de Pinin Farina est en rupture complète avec le design que Scaglietti avait conçu pour les modèles qui avaient précédé l’Interim. Toutes les surfaces sont plus en courbes, les portes à faux avant et arrière ont été diminués et la face arrière est beaucoup plus arrondie.
Sous la carrosserie de l’Intérim il y a peu de changements importants mais plutôt des évolutions subtiles issues de la conception du modèle 250 GT existant. Le châssis est composé de deux poutres longitudinales de section elliptiques et de traverses avec des renforts aux points d’ancrage de la mécanique. La suspension est à double triangles et ressorts hélicoïdaux à l’avant et essieu rigide avec ressorts à lames semi-elliptiques à l’arrière. Alors que certains des clients de Ferrari ont expérimenté avec succès les freins à disques ceux-ci n’ont toujours pas été homologués donc l’Interim doit encore se contenter de freins à tambours qui eux au moins sont éprouvés et parfaitement fiables..
Sans aucun doute le coeur d’une Ferrari de compétition est son moteur. Le moteur V12 à 60°qui équipe l’Interim est le fruit d’une longue et patiente évolution du premier V12 de Ferrari conçu par le motoriste Gioacchino Colombo qui avait, lors de ses premiers essais, une cylindrée de 1,5 litre. On est maintenant à 2 953 cc et, le dernier né, dénommé Tipo 128 DF, implanté longitudinalement à l’avant et alimenté par trois carburateurs Wéber 36 DCZ/3 développe une puissance maxi de 240 cv à 7 000 t/mn.
La première Ferrari Interim est non seulement carrossée par Pinin Farina mais c’est également le carrossier turinois qui assure la construction dans ses ateliers. Les six voitures suivantes seront construites chez Scaglietti à Modène sur la base de la même carrosserie. Les deux premières voitures produites seront préparées tout spécialement pour être engagée aux « 24 Heures du Mans » où elles ne brilleront d’ailleurs pas du tout. Les autres exemplaires de l’Intérim sont livrés à leurs clients respectifs en temps voulu pour participer au « Tour de France ». Le dernier exemplaire aux mains des deux pilotes Olivier Gendebien et Lucien Bianchi apportent la quatrième victoire consécutive à une Ferrari 250 GT.
C’était la vocation de la Ferrari 250 GT Interim : assurer une saison de course. Malgré les victoires engrangées elle devient donc obsolète dès la fin de 1959 pour laisser la place à la toute nouvelle 250 GT qui, avec son lot d’innovations telles que les freins à disques, les évolutions du moteur et la réduction de l’empattement, va redonner à Ferrari encore quelques longueurs d’avance sur ses principaux concurrents.
La voiture présentée ici a été photographiée au Concorso d’Eleganza Villa d’Este de juin 2014.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)