Avec l’introduction de ses 250 GT la mainmise de Ferrari sur les compétitions GT est évidente. D’abord à partir de 1954 avec la première apparition de la LWB (Long Wheel Base) 250 GT puis la 250 GT SWB (Short Wheel Base) en 1959 et enfin la 250 GTO en 1962. La domination de la Scudéria est alors complète. Mais les temps changent et parfois ils changent très vite. Au milieu des années 1950 apparaissent, timidement certes, des concurrents qui essaient sur leurs voitures des solutions inédites. L’implantation moteur en partie centrale en est une qui va rendre obsolètes beaucoup de modèles en particulier les Ferrari 250 GT et GTO.
Ferrari n’a jamais été un chaud partisan des transformations radicales. Il préfère largement effectuer des retours d’expérience et corriger ses nouvelles voitures en fonction des événements de la saison précédente. L’affaire de l’implantation moteur en partie centrale, Enzo Ferrari n’y a jamais vraiment cru. Et pourtant il a fallu s’y résoudre, un peu après beaucoup d’autres. La première voiture construite sur cette architecture qui va remporter le championnat du monde des constructeurs en F1 est la Ferrari 156, équipée d’un moteur V6, en 1961.
Stimulé par son principal concurrent, Maserati, Ferrari construit une voiture à moteur central équipée d’un V12 : la 250 P. Dès les débuts la voiture se montre très performante : record du tour battu sur le circuit de Monza en 1962, et première et troisième place aux « 24 Heures du Mans » l’année suivante. Compte tenu de ces succès, Ferrari qui tient beaucoup à poursuivre ses dix années de domination dans la catégorie GT, prend la décision d’abandonner la 250 GT et de construire une voiture nouvelle. Logiquement la base de cette nouvelle voiture sera la 250P victorieuse. Il faut lui faire quelques modifications : d’abord lui ajouter un toit et renforcer le châssis pour augmenter sa rigidité.
La nouvelle voiture dénommée Ferrari 250 LM est présentée au salon de l’Automobile de Paris à l’automne 1963 mais la production ne débutera qu’en 1964. La motorisation est dérivée du moteur de la 250 GTO mais la cylindrée du moteur V12 à 60°a été augmentée à 3286 cc. Alimenté par 6 carburateurs Wéber 38DCN il développe une puissance maxi de 320 cv à 7500 t/mn et un couple maxi de 294 Nm à 5500 t/mn. La voiture pèse 850 kg elle peut donc atteindre la vitesse de pointe de 295 km/heure !..
Selon la tradition Ferrari elle aurait du s’appeler 275 MM mais pour des raisons commerciales et surtout d’homologation, Ferrari a choisi 250 LM. Car l’homologation est le gros problème de la nouvelle venue.
En effet, lors de la sortie de la 250 GTO Ferrari a réussi à obtenir des autorités sportives l’autorisation de ne pas construire les 100 voitures imposées par les règlements en arguant que la 250 GTO était une extrapolation de la 250 GT SWB ce qui n’était pas tout à fait vrai !..
En 1964 lors de la sortie des premières 250 LM la FIA est persuadée que Ferrari ne pourra pas produire les 100 voitures, l’homologation est donc refusée provoquant la colère d’Enzo Ferrari. Un colère bien inutile d’ailleurs puisque les faits vont donner raison à la FIA : Ferrari ne produira que 32 exemplaires de la 250 LM et sera donc contraint d’engager ses voitures dans la catégorie « prototypes » et non dans la catégorie GT. Une catégorie dans laquelle les concurrents sont plus sérieux mais cela n’empêche pas Ferrari de remporter 10 victoires durant la saison 1964. Cinq voitures sont engagées aux « 24 Heures du Mans » en 1965 par l’écurie privée NART qui remporte la victoire. Deux des quatre autres voitures finissent dans les six premières.
Malgré cela les Ferrari 250 LM n’auront pas la brillante carrière des 250 GT et GTO qui les ont précédées. Comme 32 exemplaires seulement ont été fabriqués les voitures sont très rares et très chères. Lors d’une vente aux enchères en 2013 (Auction Art of the Automobile) l’une d’entre elle a été adjugée pour 14 300 000 Dolars !..
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)