Devant ses partisans réunis à Paris, Dominique de Villepin a lancé son mouvement politique samedi 19 juin, "République solidaire". "Je m'engage parce que je pense que les Français ont besoin d'une autre voix", a-t-il expliqué, détaillant longuement ses objectifs en forme de programme électoral.
"Quelque chose se lève à nouveau en France. Quelque chose qui ne cessera au fil des mois de grandir." C'est par ces quelques mots que Dominique de Villepin a lancé samedi, à Paris, son mouvement politique: République solidaire. Devant plusieurs milliers de personnes - plus de 6.000 selon les organisateurs - l'ancien Premier ministre a invité la France à reprendre "le flambeau de la fidélité républicaine". "Merci d'être là. Merci d'être venus si nombreux. Quel formidable engagement pour fonder tous ensemble notre mouvement: République solidaire", a-t-il déclaré devant ses partisans, avant d'ajouter: "Dans la longue histoire de notre pays, c'est toujours du rassemblement qu'est né le changement." Pour lui, République solidaire doit être une formation "au-dessus des partis, ouvert(e) à tous, quelles que soient nos origines, quelles que soient nos croyances, quels que soient nos engagements", qui rassemble "gaullistes, libéraux, centristes, socialistes, communistes" mais aussi "les orphelins de la République" ayant renoncé à voter.
Durant une heure et demie, Dominique de Villepin a ensuite longuement détaillé son programme, en vue de l'échéance présidentielle de 2012. S'il n'a pas précisé s'il serait candidat, il a bel et bien donné les grandes lignes d'une "politique qui redresse" la France pour les "dix ans à venir". "A 56 ans, je ne m'engage pas par ambition, encore moins par opposition à qui que ce soit. J'ai écarté toute rancune. Je ne m'engage que parce que je pense que les Français ont besoin d'une autre voix", a-t-il assuré, laissant entendre que la querelle avec Nicolas Sarkozy, qui a atteint son paroxysme cet hiver avec le procès Cleastream, était close.
Renverser "les nouvelles Bastille"
Mais l'ancien Premier ministre n'en a pour autant pas épargné le pouvoir en place. Il a entre autres dénoncé "la fuite en avant sécuritaire", une réponse à la crise qui revient à "mettre un cierge à une croissance miraculeuse" dans un pays où "la menace et l'insulte s'installent au cœur du pouvoir". "Je suis issu de la majorité. Mais, comme une majorité de Français, je ne me reconnais pas dans le discours, je ne me reconnais pas dans les décisions prises aujourd'hui par le gouvernement", a-t-il ajouté, devant la foule de ses partisans en liesse.
A l'occasion de cet "appel du 19-Juin", Dominique de Villepin a pris des accents gaulliens, au lendemain des commémorations du 70e anniversaire de l'appel du général."Nous refusons de n'être plus que l'ombre d'un peuple, nous refusons de devenir des étrangers les uns pour les autres", a-t-il lancé, estimant que la France était entrée, "sans le dire dans un nouvel Ancien régime". Et d'inviter les Français à renverser "les nouvelles Bastille" que sont l'argent, le pouvoir et les discriminations.
Quant aux propositions concrètes, Dominique de Villepin a proposé que chaque entreprise de plus de 500 salariés embauche un minimum de jeunes de moins de 25 ans. Il a encore défendu, entre autres, une rigueur économique "juste et partagée", une remise en cause des 35 heures, et critiqué la réforme des retraites, estimant qu'une "nouvelle réforme sera nécessaire en 2020". Et de conclure: "J'ai besoin de vous, j'ai besoin de votre force pour porter notre espérance commune, j'ai besoin de votre courage pour changer le cours des choses, j'ai besoin de votre passion pour engager le sursaut de la France, car nous croyons au destin de la France."
Source : lejdd.fr 19-06-2010
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