Le chef de l'opposition, Victor Ianoukovitch serait en passe de remporter l'élection présidentielle en Ukraine. C'est en tout cas ce que laissent penser deux sondages de sortie des urnes. Sa rivale Ioulia Timochenko refuse de parler de défaite.

Victor Ianoukovitch est sur le point d'accéder à la présidence de l'Ukraine. L'ancien Premier ministre pro-russe est en effet donné gagnant de l'élection présidentielle, dont le second tour s'est déroulé dimanche. Après dépouillement de plus de 94% des voix. a ce stade, il compte 48,29% des voix, contre 46,08% pour sa rivale, l'actuelle chef du gouvernement ukrainien, Ioulia Timochenko. Au premier tour déjà, le 17 janvier dernier, le chef de l'opposition avait devancé sa rivale de dix points.

Peu de temps après l'annonce des premières estimations, Victor Ianoukovitch a déclaré que Ioulia Timochenko devait se tenir prête à démissionner de son poste de Premier ministre. "Je pense que Ioulia Timochenko devrait se préparer à démissionner. Elle le comprend très bien", a-t-il déclaré, rapporte l'agence Interfax-Ukraine. "En tous les cas, je crois que cela lui sera suggéré", a-t-il continué.

Mais la victoire de l'opposition passe mal du côté de la candidate malheureuse. Pour l'heure, Ioulia Timochenko refuse de parler de défaite."Il est trop tôt pour tirer des conclusions", a-t-elle dit. Son directeur de campagne, Olexander Touchinov, est lui aussi monté au créneau:"Les résultats de la majorité des sondages de sortie des urnes se situent dans la marge d'erreur statistique. Les conclusions sur le vainqueur ne peuvent être tirées que sur la base des résultats réels de la Commission électorale centrale".

La revanche

Quelques heures plus tôt, il avait dénoncé une fraude, avant même la fin du scrutin. "(Les opérations) menées par les partisans de Ianoukovitch vont de l'obstruction du travail de nos observateurs dans la région de Donetsk au banditisme et au terrorisme flagrants dans certaines régions de l'ouest de l'Ukraine", a assuré Touchinov. De leurs côtés, les responsables électoraux ont assuré qu'il n'y avait pas eu de violations des règles électorales lors du scrutin. Selon Volodimir Maïevski, chef du département de sécurité publique au ministère de l'Intérieur, le vote s'était déroulé dans le calme, "sans violations flagrantes de l'ordre public".

Si la victoire de Ianoukovitch se confirme, elle s'inscrirait comme une véritable revanche sur l'une de ses plus farouches adversaires. En 2004, l'ancien Premier ministre avait été donné vainqueur de la présidentielle, mais, sous la pression de la rue, lors des manifestations de la révolution orange, il avait été contraint d'accepter un troisième tour contre Viktor Iouchtchenko, finalement élu. Cette fois, une contestation des résultats parait moins probable. Dans un pays miné par les querelles politiques et la corruption, et très touché par la crise financière, l'enthousiasme populaire de la révolution orange semble s'être essoufflé. Les résultats définitifs seront connus dans la journée de lundi.

Source : lejdd.fr  08-02-2010   

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