Alors que la révolution tunisienne semble se répandre dans les pays voisins notamment en Egypte où une manifestation sera organisée vendredi 28 janvier; alors que de nouveaux heurts ont eu lieu mercredi 26 en Tunisie et que le peuple semble bien décider à ne pas céder, un mandat d'arrêt international à l'encontre du président Ben Ali a été délivré.
Alors que la tension monte en Egypte, elle est toujours très présente en Tunisie. Le peuple n’accepte pas que les ministères régaliens soient tenus, aujourd’hui, par les mêmes qu’hier. Le gouvernement de transition doit être remanié pour cause de démissions en série et l'UGTT, la grande centrale syndicale tunisienne, a lancé une grève générale à Sfax, deuxième ville du pays et grand centre économique. A Tunis, de nouveaux heurts ont d'ailleurs opposé mercredi matin des manifestants à la police, près du siège du gouvernement. Les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes après plusieurs jets de pierre. Et, à en croire les correspondants des agences de presse, le slogan "Policiers de Leila!" semblait être le leitmotiv des manifestants. Leila, c'est le prénom de la très impopulaire épouse du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali. Aux manifestants pour la démocratie se mêlent des pillards ce qui ne facilite pas les choses de l’armée et de la police.
Sans doute pour calmer les appels, répétés, d'une partie de la population, les autorités tunisiennes ont annoncé mercredi midi leur intention de traduire en justice le couple Ben Ali. Pour ce faire, le ministre de la Justice, Lazhar Karoui Chebbi, a confirmé qu'un mandat d'arrêt international a été délivré à leur encontre. Ben Ali et son épouse, Leila Trabelsi, devraient être traduits pour "détournement de fonds". Lors d'une conférence de presse, Chebbi a précisé que l'ancien chef d'Etat et sa femme pourraient être jugés pour "détention de biens (expropriés) et transfert de devises étrangères à l'étranger".
Interpol à la recherche des exilés
L'ancien homme fort de Tunisie s'est réfugié en Arabie Saoudite, qui n'a pas encore réagi à l'annonce des autorités tunisiennes. L'aide d'Interpol a été demandée, mais l'organisation policière n'a toutefois pas précisé si elle accompagnerait le mandat d'arrêt d'un avis de recherche prioritaire ou non.
La chasse aux sorcières devrait s'étendre aux proches de l'ancien homme fort de Tunisie. Sept autres membres des familles Ben Ali-Trabelsi seront ainsi inculpés. Parmi eux, les noms de trois d'entre eux ont été soumis à Interpol. Des membres de la garde présidentielle sont également concernés, dont leur ancien chef, Ali Seriati. Ce dernier fait déjà l'objet d'une enquête judiciaire pour "complot contre la sûreté intérieure de l'Etat, actes d'agression et incitation à la violence armée". Dans la mêlée, l'un des responsables de la répression des manifestations avant la fuite de Ben Ali, l'ancien ministre Rafic Belhadj Kacem, semble avoir été épargné, aucune action n'étant en préparation contre lui. Mais le règlement judiciaire de la crise tunisienne n'en est qu'à son commencement.
Source : lejdd.fr 26-01-2011
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