La taxe carbone aux frontières de l'UE, voulue par Nicolas Sarkozy, a du plomb dans l'aile. La Commission européenne a fait part de son scepticisme, jugeant qu'une telle idée présenterait "un nombre considérable d'inconvénients". Le problème est que Nicolas Sarkozy a abandonné la taxe carbone française en laissant entendre que la taxe aux frontières de l'Europe était quasiment acquise !..

Des taxes carbone aux frontières "pourraient non seulement créer des inquiétudes concernant leur compatibilité avec les règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce), leur faisabilité et leurs coûts administratifs potentiels, mais pourraient aussi risquer de mener à des conflits commerciaux et à de possibles mesures de représailles", indique un document de travail, publié mardi, qui analyse les différentes taxes à l'étude pour faire contribuer les banques au coût de la crise, financer l'adaptation au changement climatique ou encore l'aide au développement. Il explique notamment : "Les coûts administratifs pourraient être très élevés alors que le taux de la taxe devrait varier en fonction des émissions représentées par les produits."

Les dirigeants européens divisés

Les Européens sont très divisés sur l'idée d'une taxe carbone aux frontières. Fin mars, le commissaire européen au Commerce, Karel de Gucht, a déclaré être opposé à toute mesure à caractère protectionniste, tout comme le chancelier autrichien. Mais le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, s'est dit favorable à une "réflexion" sur la taxe.  

Une telle mesure, également appelée mécanisme d'"ajustement aux frontières",a été proposée pour protéger l'industrie européenne contre une concurrence déloyale de produits importés de pays laxistes sur leurs émissions de CO2, en cas d'échec des négociations internationales sur le climat. Ce mécanisme consisterait à taxer aux frontières de l'UE les produits provenant de pays qui ne s'imposeraient pas les mêmes contraintes de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Il avait surtout été invoqué par Nicolas Sarkozy pour justifier l'abandon d'un projet d'une taxe carbone purement française, longtemps portée par le gouvernement Fillon.

Source : lepoint.fr  06-04-2010

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