Le G8/G20 débute le 12 novembre prochain. Parmi les priorités de la présidence française du G8/G20, présentées lundi 4 octobre lors du sommet Europe-Asie (Asem), Nicolas Sarkozy veut œuvrer à un nouvel ordre monétaire mondial. Un chantier complexe qui oppose Bruxelles, Washington et Pékin depuis le début de la crise économique, en 2008. Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a toutefois esquissé un rapprochement en faveur des propositions de l'Elysée.
Nicolas Sarkozy veut réformer le Système monétaire international (SMI), et il compte bien profiter de la présidence française à la tête du G8/G20, qui débute le 12 novembre prochain, pour imposer ses vues. Si Washington n'est pas réceptif à ses arguments, Paris compte convaincre Pékin. Lundi, au huitième sommet Europe-Asie (Asem), qui se déroulait à Bruxelles, Nicolas Sarkozy était en opération charme. Reprenant l'argumentaire développé par la Banque centrale chinoise, en mars 2009, six mois après le début de la crise économique, il a annoncé vouloir "œuvrer à un nouvel ordre monétaire international", "réguler les marchés de matières premières" et "réformer la gouvernance économique mondiale".
Ces trois "priorités" du futur G8/G20 français ont reçu un accueil favorable, selon l'Élysée, de la part de la Chine, représentée à Bruxelles par son Premier ministre, Wen Jiabao. "C'est rare de voir un Premier ministre de la Chine dire devant 42 autres dirigeants qu'il faut aborder la question des taux de change. (...) Il semble que sur ce sujet majeur, il est prêt à une discussion", a indiqué ainsi un communiqué de la présidence française. La Chine semble donc disposée à entamer une discussion sur les variations des taux de change des grandes monnaies mondiales. Mais cette apparente bonne volonté pourrait aussi être utilisée pour gagner encore du temps alors que l’ensemble des pays occidentaux réclament à la Chine une appréciation du Yuan..
Le problème du Yuan
Mais Pékin n'a pas évoqué lundi une éventuelle appréciation du yuan – la monnaie chinoise –, pourtant réclamée par la plupart des membres de l'UE. Ces derniers pâtissent en effet d'un Euro trop fort, alors que la Chine profite d'un yuan bas mais stable. Une question qui fâche que Nicolas Sarkozy s'est gardé d'aborder lors du sommet de l'Asem.
"Les Chinois souhaitent que l'on réfléchisse aussi à la façon d'éviter les variations erratiques des taux de change. Ça, c'est très, très important", s'est contenté de noter l'entourage de Nicolas Sarkozy. Pour preuve, Wen Jiabao a souligné, toujours selon l'Élysée, "à quel point la visite d'État [en France] du président [chinois] Hu Jintao, à la veille du sommet de Séoul (*), serait un moment important pour sceller l'entente franco-chinoise" sur le sujet. Mais cette "entente" pourrait placer le Royaume-Uni en porte-à-faux, membre de l'Union européenne mais très attaché à sa livre sterling. Ce qui fragiliserait un peu plus la position des Européens à Séoul.
(*) Ce sommet inaugurera la présidence française du G8/G20. Il se déroulera à partir du 12 au sein de la capitale sud-coréenne.
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