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10 août 2010 2 10 /08 /août /2010 15:00

 

Meeting-Paul-Kagame.jpg

 

Le chef de l’Etat rwandais est le grand favori d’une élection présidentielle totalement verrouillée. Les quelques candidats qui se présentent en même temps que lui sont des « faire valoir ». Les vrais opposants au régime onr été écartés du scrutin.

 

 C’est devenu un classique de la campagne électorale de Paul Kagame. Quand le chef de l’Etat rwandais, ultrafavori de l’élection présidentielle qui se déroule lundi 9 août, organise des meetings, il faut qu’il y ait du monde. Beaucoup de monde: 130.000 personnes, mercredi, à Kirehe, 150.000 personnes, l’avant-veille, à Gicumbi. "Chez nous, la période de juin à septembre est creuse, il est donc très facile de mobiliser les gens", justifie Faustin Musare, diplomate rwandais à Bruxelles et membre du Front patriotique rwandais (FPR), le parti au pouvoir. "Quand il y a un mariage sur une colline, tout le monde s’y rend aussi."

 

Cette vision "festive" de la campagne cache une autre réalité. Dans cette société très hiérarchisée et disciplinée, restée longtemps repliée sur elle-même, l’essentiel est surtout de ne pas faire de vagues, de se fondre dans la masse. "Les paysans se sentent obligés d’assister à ces meetings, afin de ne pas être suspectés ensuite", témoigne Esther, une femme tutsi dont le mari est en prison à Kigali pour de sombres raisons politiques. Car le système mis en place par Paul Kagame quadrille tout, la société, le territoire. Certes le pays est régulièrement cité en exemple pour sa lutte contre la corruption, pour l’environnement ou en faveur des femmes. Mais de nombreuses ONG, comme Human Rights Watch, signalent aussi la restriction de la liberté d’expression et "la répression persistante des droits civils et politiques". A l’approche de la présidentielle, le climat s’est d’ailleurs considérablement dégradé. Mi-juillet, le corps quasi décapité d’un opposant était ainsi découvert dans un marais. Le 24 juin, un journaliste était tué par balles à Kigali. Le régime a nié cependant toute implication dans ces meurtres.

 

La lutte contre "l’idéologie génocidaire" utilisée contre l’opposition

 

Le Rwanda n’en reste pas moins sous coupe réglée. Le système Kagame, c’est avant tout celui du parti qu’il dirige, le FPR. Le mouvement, né dans les camps de réfugiés tutsi en Ouganda en 1988, est décrit comme un "parti-Etat" qui a fait main basse sur le pays après le génocide de 1994. Avec une ligne claire, le refus de "l’ethnicisme", et une vision certaine : les bailleurs de fonds saluent unanimement les progrès dans le développement du Rwanda. Les autres partis politiques, une dizaine, ne pèsent pas lourd. Tous sont regroupés au sein d’un forum… dirigé par le FPR. Pour écarter les partis qui gênent, "l’idéologie génocidaire" est régulièrement brandie comme prétexte. Tout-puissant, le FPR dispose de solides relais financiers, grâce à sa holding Tristar, et médiatiques, tel l’unique quotidien, The New Times. Les médias d’opposition sont bâillonnés. Le FPR a également la haute main sur les services de renseignements, et dispose de matériel sophistiqué fourni par les Etats-Unis.

 

Aujourd’hui, l’opposition hutu semble moins menaçante pour le FPR que les rivalités au sein du pouvoir tutsi, avec en arrière-fond certains clivages claniques qui datent de la royauté. Il ne se passe plus une semaine sans qu’un officier de haut rang ou un directeur d’agence étatique, pourtant membre du Front, ne soit arrêté ou muté. Dès qu’un individu semble acquérir trop de pouvoir ou d’ascendant, il devient suspect. Malgré tout, les Européens, qui traînent comme un boulet leur inaction durant le génocide, semblent fascinés par Paul Kagame et continuent à travailler la main dans la main avec le régime. Certains ambassadeurs participent même ouvertement à l’entreprise de pour décrédibiliser l’opposition, en avançant qu’il n’y a pas d’alternative à Kagame. Tout comme Tony Blair, devenu l’un de ses conseillers, ou Bill Clinton, qui a lancé des projets dans le pays. Ils continuent de voir en l’ex-rebelle un champion du développement et le modèle du "nouveau leader africain". Etrangement, l’Union européenne n’enverra pas de mission d’observateurs pour surveiller le scrutin. "Manque de ressources budgétaires", a-t-elle justifié.

 

 

source : lejdd.fr  09-08-2010 

 

 

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