Lors des élections régionales qui se déroulaient dimanche 9 mai en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la coalition de la chancelière allemande Angela Merkel, au pouvoir dans ce Land le plus peuplé d'Allemagne, a perdu le scrutin, selon les premiers sondages à la sortie des urnes. L’alliance conservatrice-libérale perd ainsi sa majorité au Bundesrat, la chambre haute du Parlement allemand.
Le scrutin était décisif pour Angela Merkel. La coalition de centre-droit de la chancelière allemande a perdu dimanche la majorité à l'assemblée régionale du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, selon un sondage réalisé à la sortie des urnes. Une défaite qui la prive de sa majorité au Bundesrat, la chambre haute du Parlement allemand.
Selon ce sondage de la chaîne de télévision ARD, la CDU, formation politique d'Angela Merkel, obtiendrait 34,5% des voix et ses alliés du FDP 6,5%. Les sociaux-démocrates du SPD obtiendraient 34,5%, à égalité avec la CDU. De leur côté, les Verts enregistreraient une nette progression, passant à 12,5% des voix, soit 6,3% de plus qu'il y a cinq ans. Le parti de gauche Die Linke recueillerait 6% des voix. Si les résultats officiels confirment les premières tendances, cette défaite pourrait entraver le programme de réformes, sur lequel les deux camps se sont accordés après les législatives de septembre, notamment sur les réductions d'impôts.
La CDU et les libéraux du FDP sont au pouvoir depuis 2005, dans cet Etat le plus peuplé - avec 18 millions d'habitants - et industrialisé d'Allemagne. L'économie de cette région pèse aussi lourd que celles de la Pologne et de la République tchèque additionnées. La Rhénanie-du-Nord-Westphalie dispose de six sièges sur 69 au Bundesrat, soit le contingent le plus important. L'enjeu derrière ce scrutin est donc crucial. Preuve en est il y a cinq ans, lorsque le chancelier SPD de l'époque, Gerhard Schröder, avait enregistré une défaite, qui l'avait conduit à provoquer des élections anticipées, remportées par...Merkel.
"Accord complet" entre Sarkozy et Merkel
Le scrutin, pour lequel 13,5 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes, a largement été éclipsé par le déblocage de l'aide à la Grèce. Cette décision, très impopulaire dans le pays, n'a pas été favorable à Merkel, d'autant que la chancelière a changé d'avis sur la question, puisqu'elle était dans un premier temps opposée à l'octroi de prêts massifs à Athènes.
Dans un communiqué publié quelques minutes après la publication des premiers sondages, l'Élysée indique que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel "ont constaté leur accord complet" sur les mesures préparées par les ministres des Finances de l'Union européenne pour tenter de mettre un terme à la crise financière qui secoue l'Europe.
Source : lejdd.fr 09-05-2010