Dans le Vaucluse, le NPA présente une candidate voilée. Justifiant ce choix, Olivier Besancenot affirme que la jeune Ilham Moussaïd représente "l'image de notre intégration dans les quartiers". Mais tous, y compris à l'intérieur de son propre mouvement, ne partagent pas cet avis.

Nouvelle polémique en vue. Après la décision d'Eric Besson, lundi, de refuser la nationalité française à un homme qui, selon lui, imposait la burqa (voile intégral) à son épouse, Le Figaro révèle mardi 2 février que le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot a décidé de présenter aux élections régionales du mois de mars, la candidature d'une jeune femme portant un voile simple. Une décision prise avant celle du ministre de l'Immigration – soutenu mercredi matin par François Fillon - mais qui vise indéniablement à dénoncer avec force le débat sur l'identité nationale, lequel, selon Besancenot, "stigmatise une communauté".

Malaise

Lui qui juge également la possible loi contre le port de la burqa "islamophobe et liberticide", lance donc la contre-attaque. C'est dans le Vaucluse, en région Paca, qu'Ilham Moussaïd, étudiante et membre du "comité populaire" d'Avignon, défendra les couleurs du NPA. Ces valeurs aussi, martèle "le facteur de Neuilly", affirmant qu'une femme peut être "féministe, laïque et voilée". Partisan de ce choix hautement symbolique et qui fera certainement jaser, il ajoute, toujours cité par Le Figaro, que la jeune candidate, par ailleurs trésorière départementale du NPA, représente "l'image de notre intégration dans les quartiers". Quant à la démarche, elle ne serait, selon lui, aucunement "communautariste". Ce qui pourrait ne pas être l'avis de tous, y compris au NPA.

Déjà balloté par les militants au moment de décider de la stratégie du parti trotskyste pour les élections régionales, Olivier Besancenot - chef de file NPA en Ile-de-France - pourrait s'attirer de nouvelles foudres au sein d'une formation qui, historiquement, porte haut "les valeurs féministes". Signe d'un certain malaise, Anne Leclerc, chargée des droits des femmes au sein du mouvement d'extrême gauche et également citée par Le Figaro, refuse pour l'heure de commenter un choix "validé localement". Mercredi matin, la direction nationale du NPA a pourtant fait bloc derrière cette décision prise après "un débat sérieux et complexe". "La foi est une question privée qui ne saurait faire obstacle à la participation à notre combat dès lors que les fondamentaux laïcs, féministes et anticapitalistes de notre parti sont sincèrement partagés", peut-on encore lire dans un communiqué. Ce qui semble être le cas d'Ilham Moussaïd.

 


Source : lejdd.fr   03-02-2010

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