Rama Yade a choisi son camp. L'ancienne secrétaire d'Etat aux Sports ne s'est pas vue confier la mission qu'elle souhaitait au sein de l'UMP. Elle rejoint donc Jean-Louis Borloo et le Parti radical, apprend-on dans une interview parue jeudi dans « Le Parisien ». Prudente, elle ne quitte pas pour autant l'UMP. Et pourtant elle n’hésite pas à dire que l’UMP ne lui convient plus parce que le parti majoritaire adopte de plus en plus souvent les thèses du Front National.
Encore une fois, Rama Yade se rebelle… mais pas trop. Après sa sortie du gouvernement lors du dernier remaniement, l'ex-secrétaire d'Etat aux Sports marque ses distances. Elle annonce qu'elle rejoint le Parti radical de Jean-Louis Borloo dans un entretien à paraître jeudi dans Le Parisien.
Pour expliquer sa décision, Rama Yade souligne que l'ancien ministre de l'Ecologie partage "sa nature humaniste et progressiste". Ce n'est pas la première fois d'ailleurs qu'elle évoque cet argument. Mon profil "d'humanisme et de progressisme ne correspond pas forcément" à celui du nouveau gouvernement, avait-elle déjà déclaré sur RTL au début du mois de décembre alors qu'on l'interrogeait sur les raisons de son éviction.
Double appartenance
Il est vrai que les désaccords entre Rama Yade et la famille sarkozyste n'ont pas manqué durant ses années au gouvernement. En 2007, alors secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, elle ne s'était pas retenue de retoquer Nicolas Sarkozy après le discours de Dakar, affirmant que "l'homme africain étaient entré le premier dans l'Histoire", contrairement à ce qu'avait dit Nicolas Sarkozy. Elle avait ensuite refusé de s'engager dans la bataille pour les Européennes. En 2009, au moment des polémiques autour de Frédéric Mitterrand ou de la prise de l'Epad par Jean Sarkozy, elle avait aussi brisé la solidarité du gouvernement. Pendant la Coupe du Monde de foot, elle avait encore créé un tollé en critiquant le luxe de l'hôtel des Bleus. Devenue trop gênante, Rama Yade a été débarquée.
Après cette éviction, la chouchoute des sondages espérait sans doute se voir confier un rôle à la hauteur de ses ambitions. Le porte-parolat de l'UMP lui aurait été proposé. Trop peu pour elle. De son côté, Rama Yade avait proposé à Nicolas Sarkozy de mener une mission sur la cohésion sociale au sein du parti majoritaire. Le président avait dit oui. Mais le nouveau patron de l'UMP, Jean-François Copé, avec qui elle entretient des relations tendues, a dit non. D'où, sûrement, cette décision, qui sonne comme une petite revanche, et une émancipation pour l'ex-protégée de Nicolas Sarkozy.
Toutefois, Rama Yade reste prudente. Elle ne rompt pas complètement avec le père –"je reste sarkozyste" affirme-t-elle au Parisien- ni avec l'UMP. Elle aura donc une double appartenance, autorisée par les statuts du Parti radical qui est affilié à la formation présidentielle.
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