Dans un livre d’entretiens à paraitre paraître mardi 23 novembre, dont les bonnes feuilles ont été publiées samedi, le pape fait un petit pas en avant concernant l’utilisation du préservatif.. C'est une première dans l'histoire de l'Église catholique. Le pape Benoit XVI admet l'utilisation du préservatif "dans des cas particuliers", "pour réduire les risques de contamination" du virus du sida. Jusqu'à présent, le Vatican s'était toujours fermement opposé à toute forme de contraception autre que l'abstinence.

L'usage du préservatif peut être justifié "dans des cas particuliers". Une concession inattendue faite par le pape Benoit XVI dans un livre d'entretiens à paraître mardi « Lumières du monde - le pape, l'Eglise et les signes du temps », dont le Vatican a publié les bonnes feuilles. Selon le souverain pontife, l'utilisation du préservatif peut se justifier dans les cas de risques de contamination du virus du sida.

Il cite l'exemple de son usage par des prostitués masculins comme "un premier pas vers la moralisation". "Mais ce n'est pas la façon à proprement parler de venir à bout du mal de l'infection du VIH. Cela doit réellement se produire dans l'humanisation de la sexualité", ajoute le pape allemand. Et de préciser que ses propos ne remettent pas en question l'opposition fondamentale de l'Église à la contraception artificielle. A ses yeux, le fait de concentrer l'attention générale sur le préservatif "implique une banalisation de la sexualité" où celle-ci n'est plus une expression d'amour "mais seulement une sorte de drogue que les personnes s'administrent".

Affaires de pédophilie, "un choc sans précédent"

Certains dignitaires de l'Eglise catholique avaient déjà évoqué l'usage de préservatifs dans des cas limités pour enrayer la progression du sida comme un moindre mal. Mais c'est bien la première fois qu'un pape lui-même reconnaît cette possibilité. Une première avancée après la polémique suscitée par la visite du pape en Afrique en mars 2009, durant laquelle il avait déclaré que l'utilisation du préservatif "aggravait" le problème du sida.

Aussi, dans ce livre composé d'entretiens accordés en juillet dernier au journaliste allemand Peter Seewald, Benoit XVI présente Pie XIII - que certains accusent d'avoir fermé les yeux sur l'Holocauste lors de la Seconde Guerre mondiale - comme "l'un des grands justes, (qui) a sauvé plus de Juifs que toute autre personne". Enfin, sur les affaires de pédophilie concernant certains prêtres, le pape reconnaît que ces scandales ont constitué "un choc sans précédent", et dit comprendre que des personnes puissent quitter l'Eglise, en signe de protestation.

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