Lisbonne a suivi l'exemple de Madrid en annonçant, jeudi 13 mai, une hausse des impôts et une baisse des salaires dans la haute fonction publique. Objectif: accélérer la réduction du déficit budgétaire et de rassurer les marchés. Hier c'est l'Espagne qui annonçait un plan d'austérité drastique. Demain ce sera peut être l'Italie, La France ou la Grande bretagne ?
Après l'Espagne, le Portugal. Le Premier ministre du pays, José Socrates (photo), vient d'annoncer à son tour un plan d'austérité. L'impôt sur le revenu devrait augmenter de 1,5%; la TVA passer de 20 à 21%. Les profits des grandes entreprises et des banques pourraient aussi être imposés à hauteur de 2,5% supplémentaires. Un tour de vis qui touche aussi les politiques, mis à contribution -peut-être pour mieux faire passer la pilule: les hauts salaires de la fonction publique, des élus et des membres du gouvernement devraient en effet être amputés de 5%.
José Socrates a dévoilé ces mesures à la presse à l'issue d'une réunion avec ses ministres. Le but: ramener le déficit budgétaire à 7,3% du produit intérieur brut (PIB) cette année, contre 8,3% prévu en mars, et à 4,6% l'an prochain. "Ces mesures sont cruciales pour rétablir la confiance et assurer le financement de l'économie", a plaidé le Premier ministre. Ajoutant: "Je demande à tous mes compatriotes de faire cet effort pour défendre le pays, pour défendre l'euro et l'Europe".
Des efforts qui auront sûrement du mal à passer auprès de la population de ce pays déjà touché par la rigueur. Ce qui devrait pas empêcher le plan d'être adopté par le Parlement, puisque le socialiste José Socrates a obtenu le soutien du PSD, principal parti d'opposition.
Moins que l'Espagne
Ces engagements interviennent après une semaine agitée pour la zone euro. Tout a commencé avec l'adoption par l'Union européenne, en lien avec le Fonds monétaire international, d'un mécanisme de stabilisation d'un montant total de 750 milliards d'euros. Mercredi, c'est l'Espagne qui annonçait une forte réduction des salaires de la fonction publique et des dépenses d'investissement de l'Etat dans le but d'économiser 15 milliards d'euros cette année et l'an prochain.
En comparaison, le plan portugais est plus modeste: il devrait permettre d'économiser deux milliards d'euros, selon une source. "L'effort budgétaire global est désormais assez conséquent même s'il reste très inférieur à celui de la Grèce ou de l'Irlande", analyse Giada Giani, économiste à Citi. "Des mesures d'assainissement budgétaire supplémentaires risquent d'être nécessaires dans les prochaines années et nous pensons que la prime de risque du pays va probablement rester élevée", ajoute-t-elle. L'agence Standard &Poor's a abaissé fin avril la note souveraine du Portugal de deux échelons, à A-, et sa concurrente Moody's a déclaré la semaine dernière qu'il était très probable qu'elle en fasse de même.
De son côté, Athènes s'est également engagée à mettre en œuvre un plan d'austérité massif en contrepartie de l'aide de 110 milliards d'euros promise par ses partenaires européens et le FMI.
Source : lejdd.fr 13-05-2010
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