Oui, finalement, le discours de la foire de Châlons-en-Champagne que l’opposition UMP, le Parti de gauche et même certains socialistes ont trouvé creux et inutile était bien un discours important. D’ailleurs les proches du Président l’avaient annoncé comme tel !.. François Hollande a enfin mesuré l’ampleur de la crise et l’a annoncé d’un ton solennel : « une crise d’une gravité exceptionnelle ». Il aura fallu près de 120 jours, 4 mois, à l’Elysée pour que le Président de la République prenne conscience de la gravité de la situation. Et ce malgré les sondages, les informations économiques et politiques qu’il trouve sur son bureau tous les matins : la première étant que le cap des 3 millions de chômeurs est maintenant atteint…
Pour François Hollande, le 6 mai dernier, le changement c’était « tout de suite ». Et voilà quatre mois de passés, un long été « tranquillou » comme l’a si bien dit Jean-Luc Mélenchon qui ne rate pas une occasion de faire part de son impatience. Un été durant lequel on aura vu le Président « normal » prendre sagement le train pour partir en vacance, parcourir les festivals et les marchés de province pour faire la bise à ses admiratrices et se mêler aux touristes varois.
Alors oui, si le président a compris que le moment était venu de prendre des décisions et de faire des choix, le discours de Châlons-en-Champagne marquera un tournant dans le quinquennat. Même s’il ne semble pas avoir encore de politique économique claire, même s’il semble encore croire que les vieilles lunes socialistes que sont les emplois aidés sont de nature à résoudre le problème de l’emploi, même s’il n’a pas encore totalement compris que seules les entreprises prospères peuvent faire tourner l’économie, il a tout de même réalisé que la crise était grave, et qu’elle allait encore durer !..
Il a assuré vouloir dire la « vérité » aux Français. Nous verrons bien si la crise, les efforts qu’elle nécessite et les mesures impopulaires qu’elle ne manquera pas d’apporter seront à l’ordre du jour de son intervention télévisée du dimanche 9 septembre prochain. Car le Président ne peut plus biaiser. Les décisions qu’il n’aime pas prendre et surtout qu’il n’aime pas annoncer, devront être prêtes pour la rentrée parlementaire du 10 septembre au cours de laquelle sera débattue la première loi de finance du quinquennat, celle de 2013. Ce fameux budget dans lequel on sait, depuis des mois, que l’état doit trouver au mieux 33 milliards d’euros en recettes ou en économies. Nous verrons bien à cette occasion si le Président et le gouvernement ont décidé de prendre à bras le corps les problèmes du pays.
Jean-Pierre Echavidre
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)
Xav 03/09/2012 19:11