Au lendemain de la diffusion d'une vidéo de menaces d'Oussama Ben Laden, Barack Obama, dans un entretien à la chaîne de télévision américaine CBS, a déclaré vouloir porter "le coup de grâce" à Al-Qaïda. Et répété qu'il se posait des questions sur les soutiens de Ben Laden au Pakistan. Ce qui est sur c’est que les Etats-Unis sont à la tête d’une quantité impressionnantes de renseignements saisis dans la villa de Ben Laden. Il leur faudra du temps pour les exploiter mais ils ont le sentiment que le réseau pourrait être ainsi démantelé. La France, quant à elle, se dit toujours autant menacée et craint les représailles d’Al-Qaïda.

Barack Obama ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. A la fête dans les sondages depuis l'annonce de la mort d'Oussama Ben Laden -qui l'a menacé à titre posthume dans une vidéo-, le président américain a annoncé dimanche, dans un entretien à la chaîne de télévision CBS, qu'il avait l'intention de porter "le coup de grâce" à Al-Qaïda.

Barack Obama a toutefois expliqué qu'il faudrait "un certain temps" pour exploiter les renseignements obtenus lors de l'opération. Ces informations "peuvent nous mener à d'autres terroristes que nous recherchons depuis longtemps", a-t-il estimé. "Nous avons maintenant l'opportunité, nous ne l'avons pas encore fait, mais nous avons l'opportunité de vraiment vaincre Al-Qaïda dans au moins cette région frontalière entre le Pakistan et l'Afghanistan", a-t-il pronostiqué. Mais pour ce faire, Washington aura besoin du soutien du Pakistan, dont le rôle dans "l'affaire Ben Laden" pose bien des questions.

Relations dégradées avec la Pakistan

Et le patron américain a besoin de réponses. Il a ainsi demandé à Islamabad de diligenter une enquête sur le "réseau de soutiens" dont aurait bénéficié Ben Laden au Pakistan. "Nous pensons qu'il a bénéficié d'un réseau de soutiens quel qu'il soit", a-t-il indiqué, "mais nous ne savons pas lequel". "Nous devons enquêter là-dessus et, surtout, le Pakistan doit enquêter", a ajouté Barack Obama. "Nous leur en avons déjà parlé et ils ont assuré qu'ils souhaitaient trouver de quels types de soutiens Ben Laden aurait pu bénéficier", a-t-il poursuivi.

Alors que les relations entre les deux pays n'ont de cesse de se dégrader depuis l'opération militaire américaine -"cela a été les 40 minutes les plus longues de ma vie", a lâché Obama-, le conseiller pour la sécurité nationale, Tom Donilon a cherché dimanche à calmer le jeu entre Washington et Islamabad, affirmant que rien ne permettait d'accuser les dirigeants pakistanais d'avoir protégé Ben Laden: "Nous n'avons aucune preuve que le gouvernement d'Islamabad était au courant" du lieu où se cachait Ben Laden. Voilà pour le discours officiel. Mais dans les faits, alors que la Maison-Blanche avait annoncé en octobre que Barack Obama se rendrait au Pakistan cette année, Tom Donilon a dit qu'aucune visite n'était prévue pour le moment.

Source : leJDD.fr  09-05-2011

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