Faute d'accord avec la communauté internationale autour d'un transfert de son uranium à l'étranger, l'Iran a décidé de procéder aux travaux d'enrichissement. Le président Mahmoud Ahmadinejad l'a annoncé dimanche 7 février. Il est vrai que la semaine dernière il était d'accord pour le transfert de l'uranuim iranien. En fait, il est maintenant à peu près clair pour tout le monde que l'Iran tente de "rouler dans la farine" les six. Il n'y a plus que la Chine, pour des raisons économique (pétrole), qui feint de ne pas comprendre !...
Le 1er décembre dernier, Mahmoud Ahmadinehad jugeait la question du nucléaire iranien "réglée" , après le vote d'une résolution à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui condamnait les activités nucléaires de Téhéran. Et de promettre la poursuite du programme d'enrichissement d'uranium. Le président iranien a concrétisé ses propos dimanche lors d'un discours télévisé: il a ordonné à l'organisation iranienne de l'énergie atomique de lancer les travaux en vue de produire du combustible nucléaire enrichi à 20%. Selon Téhéran, celui-ci sera utilisé à des fins purement médicales dans un réacteur de recherche.
Par cette annonce, Mahmoud Ahmadinejad met donc fin aux négociations internationales sur un éventuel transfert de l'uranium iranien. L'AIEA avait en effet proposé que la République islamique envoie son uranium faiblement enrichi à 3,5% à l'étranger afin qu'il y soit transformé en combustible nucléaire enrichi à 20% pour le réacteur de recherche. Une solution qui permettait à la communauté internationale de 'surveiller' les activités nucléaires de l'Iran, que le monde occidental soupçonne de vouloir se doter de l'arme atomique.
"L'autre jeu" de la communauté internationale
Mais les discussions, ouvertes en octobre dernier, n'ont pas abouti. Et pour l'Iran, l'heure est venue de passer à l'étape suivante. "Nous avons discuté d'un échange, bien que nous soyons capables de produire nous-mêmes ce combustible enrichi à 20%", a rappelé Mahmoud Ahmadinejad dimanche, avant d'ajouter: "Nous leur avons laissé deux à trois mois pour conclure un tel accord. Ils ont commencé à jouer un autre jeu et je demande maintenant au Dr Salehi [le directeur de l'organisation iranienne de l'énergie atomique, ndlr] de lancer les travaux pour la production de combustible enrichi à 20% en utilisant les centrifugeuses." Mardi, le président iranien avait pourtant assuré n'avoir "aucun problème pour envoyer l'uranium à l'étranger". A l'origine de cet énième revirement: la quantité d'uranium transférée en dehors du territoire iranien, que le régime souhaite déterminer seul, sans concertation avec les "Six".
La décision de Mahmoud Ahmadinejad devrait donc accroître un peu plus les tensions avec la communauté internationale. La République islamique se rapproche de nouvelles sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies. C'est peut-être la raison pour laquelle le dirigeant ultraconservateur a jugé que "la porte était toujours ouverte" à une "interaction". Mais la communauté internationale a désormais du mal à y croire, et pourrait rapidement choisir de privilégier la pression par rapport à la diplomatie. Dimanche, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a ainsi appelé à davantage de fermeté envers l'Iran. "Si la communauté internationale est unie et fait pression sur le gouvernement iranien, je crois qu'il est encore temps pour que des sanctions et des pressions soient efficaces", a-t-il estimé, insistant sur la nécessité de "travailler ensemble". Des propos qui visent notamment Pékin et Moscou, partenaires économiques de Téhéran peu enclins à voter de nouvelles sanctions. Lors d'une réunion des "Six" (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine et Allemagne) vendredi, la Russie n'a toutefois pas exclu de durcir le ton. Mais la Chine, elle, privilégie toujours l'option diplomatique.
Source : lejdd.fr 07-02-2010
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