Près de quinze jours après la prise de son palais de Tripoli par les rebelles, Mouammar Kadhafi est toujours introuvable. Selon plusieurs sources, il pourrait prendre part à un convoi de 250 véhicules qui aurait quitté la Libye pour rejoindre le Niger. Destination finale : le Burkina Faso, qui lui a offert l'asile il y a deux semaines. Dans cette affaire compliquée dans laquelle tout le monde ment, a menti ou mentira, il est bien difficile d’obtenir des informations précises. Ce qui est sur c’est que, pour l’instant la diplomatie semble avoir pris le pas sur la guerre !..

L'insaisissable Kadhafi court toujours. Deux semaines après la prise de son palais tripolitain de Bab al-Aziziya par les rebelles, le "Guide" est introuvable. Et les rumeurs vont bon train. Dernière en date : il pourrait prendre part à un convoi de 200 à 250 véhicules ayant quitté la Libye lundi 5 septembre dernier. Après avoir traversé l'Algérie, ce convoi, qui serait essentiellement composé de touaregs ayant combattu aux côtés des pro-Kadhafi, se trouverait désormais au Niger. Il serait d'ailleurs encadré par l'armée nigérienne. "J'ai vu un convoi inhabituel et impressionnant de plusieurs dizaines de véhicules entrer à Agadez [une ville située au Nord du Niger, ndlr] en provenance d'Arlit, une cité minière proche de la frontière algérienne, et se diriger vers Niamey, par la route", a ainsi confirmé une source militaire nigérienne à l'AFP.

Mouammar Kadhafi a-t-il pris part à ce convoi? Selon cette même source, "des rumeurs insistantes évoquent la présence de Kadhafi ou un de ces fils au sein de ce convoi". Mais selon une source militaire française, l'ancien dirigeant libyen et son fils Saïf al-Islam n'auraient pas encore rejoint le convoi. Ils envisageraient toutefois de rejoindre le convoi au Niger, avec pour objectif final d'atteindre le Burkina Faso. Ce dernier a en effet offert, voilà deux semaines, l'asile à Mouammar Kadhafi et ses proches, et ce, bien qu'ayant reconnu le Conseil national de transition (CNT) comme seul interlocuteur et bien qu'étant membre de la Cour pénale internationale.

La France aurait facilité un accord

Selon ces sources militaires française et nigérienne, la France pourrait avoir facilité un arrangement entre le nouveau pouvoir et l'ancien dirigeant libyen. Mais un porte-parole du ministère des Affaires étrangères n'a pas été en mesure de confirmer ni l'arrivée du convoi dans la ville du désert nigérien ni une éventuelle offre à Kadhafi.

Le CNT s'est, lui, contenté de confirmer le passage du convoi. "Nous pouvons confirmer qu'environ 200 voitures ont traversé de la Libye au Niger, mais nous ne pouvons pas confirmer qui se trouve à bord du convoi", a indiqué l'un de ses porte-parole, Jalal el-Gallal. "Ce genre de convoi transporte généralement Kadhafi ou l'un de ses fils", a-t-il toutefois relevé, sans autre précision. Les rebelles pensent par ailleurs que Saïf al-Islam a quitté la ville de Bani Walid, située à 150 kilomètres au Sud de Tripoli et toujours aux mains des kadhafistes.

Le Niger, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, a de son côté démenti la présence de Kadhafi sur son territoire. "Il ne s'agit pas de Kadhafi",  a-t-il déclaré à l'AFP, en faisant allusion au convoi, ajoutant que selon lui, celui-ci n'a pas "les proportions qu'on lui attribue". Les autorités du Burkina Faso ont quant à elles assuré ne pas être "informées" d'une éventuelle tentative de l'ancien dirigeant libyen pour rejoindre le pays. De son côté, le porte-parole de Mouammar Kadhafi assure qu'il se trouve toujours en Libye et qu'il est par ailleurs en "excellente santé".

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