Animateur, producteur, homme de radio et de télévision, Jean-Luc Delarue était un homme brillant et un personnage controversé. Il n'a pas résisté à son cancer de l'estomac. L'animateur de France 2 est décédé dans la nuit de jeudi 23 août à vendredi à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris.

On le plaisantait beaucoup pour son oreillette vissée à l'oreille, Jean-Luc Delarue était une icône du PAF. Il a tiré sa révérence dans la nuit de jeudi 23 août à vendredi 24. L'animateur et producteur de télévision et de radio a débuté sa carrière à 20 ans, dans la publicité, dans l'agence DDBB, en tant que concepteur-rédacteur. Un DUT de communication en poche, il débarque à l'écran en 1986, dans l'émission « Une page de pub », aux côtés de son ami Olivier Derangeon, sur TV6. Il est rapidement repéré par Jean-Pierre Elkabbach, alors directeur des programmes d'Europe 1, et présente pendant deux ans le Top 50 au micro de l'antenne privé.

La carrière du jeune prodige décolle rapidement. A 28 ans, il devient animateur-producteur de « La grande famille » sur Canal+, tout en animant la tranche 7h-9h sur Europe 1. En 1993, Jean-Pierre Elkabbach, désormais patron de France Télévisions, l'invite à présenter un nouveau magazine « Ça se discute ». Programmée jusqu'en 2009, l'émission a largement contribué à sa renommée et il apparait aux yeux des téléspectateurs comme un "gendre idéal". Parallèlement à cette nouvelle fonction, Jean-Luc Delarue monte sa société de production, "Réservoir Prod".

Il s'était marié au mois de mai

Si la presse semblait méfiante à la montée en puissance de l'animateur, la publication du livre « L'Argent de la télévision », écrit par un député UDF, Alain Griotteray, va un peu plus ternir son image. Jean-Luc Delarue, mais aussi Nagui et Arthur, sont soupçonnés de réaliser le quart du coût de la programmation d'Antenne 2 en chiffres d'affaires. C'est un premier coup dur dans la carrière de l'animateur, qui baisse les termes de son contrat et s'affronte avec son mentor, Jean-Pierre Elkabbach. La boîte de production de Jean-Luc Delarue recense les plus gros succès d'audience des émissions "magazines" où des anonymes viennent raconter leurs vie. En 2004, l'arrêt de « C'est mon choix » porte un coup à l'animateur-vedette, qui continue pourtant de briller dans « Ça se discute ». Encore quelques années de bonheur, avant la descente aux enfers.

"J'ai un cancer", avait-il annoncé le 2 décembre, très ému, depuis le siège de France Télévisions, précisant qu'il souhaitait "profiter de chaque parcelle de vie" avec sa femme, Anissa Khel, à ses côtés. Mi-mai, il l'avait épousée à Belle-Île-en-Mer, en Bretagne. C'est la perspective de voir son état de santé étalé à la Une de la presse à scandale qui l'avait décidé à révéler son mal. Il avait appris que quelqu'un avait volé son dossier médical et s'apprêtait, avait-t-il assuré, à "le monnayer". Trop affaibli par la maladie, un cancer de l'estomac et du péritoine, Jean-Luc Delarue n'avait pas pu comparaître en juillet à son procès pour acquisition et détention de cocaïne devant le tribunal correctionnel de Nanterre. Il devait être jugé en février prochain. Une descente aux enfers après des années passées dans la lumière.

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