Le rebondissement de l’affaire Cahuzac avec l’ouverture d’une information judiciaire pour fraude fiscale ne pouvait pas tomber plus mal. Un président affaibli, un gouvernement de moins en moins crédible et une motion de censure déposée par l’opposition à l’Assemblée. François Hollande n’avait guère le choix, il lui fallait trancher et vite !..François Hollande "a mis fin aux fonctions de Jérôme Cahuzac à sa demande", a indiqué mardi 19 mars en fin d’après midi l'Elysée auprès de l'AFP. Il est remplacé par le ministre aux Affaires européennes, Bernard Cazeneuve.
François Hollande "a mis fin aux fonctions de Jérôme Cahuzac à sa demande", a indiqué mardi 19 mars l'Elysée auprès de l'AFP. Il est remplacé par le ministre aux Affaires européennes, Bernard Cazeneuve. Le ministère de ce dernier est récupéré par Thierry Repentin, jusqu'alors en charge de la Formation professionnelle, dont le portefeuille a été récupéré par la ministre du Travail, Michel Sapin.
"Je salue la décision qu’il a prise de remettre sa démission de membre du gouvernement pour mieux défendre son honneur", a expliqué François Hollande, dans un second communiqué de la présidence publié mardi soir. Le chef de l'Etat ajoute qu'il remercie "Jérôme Cahuzac pour l’action qu’il a conduite depuis mai 2012 comme ministre du Budget pour le redressement des comptes de la France". "Il l’a fait avec talent et compétence", assure le président.
Une motion de censure votée demain à l'Assemblée
L'Elysée et Matignon n'avaient jusqu'alors pas communiqué sur les rebondissements judiciaires de l'affaire Cahuzac. Pourtant, le ministre du Budget s'est retrouvé mardi 19 mars dans une position un peu plus fragile : selon la justice, c'est probablement lui qui reconnaît, dans un enregistrement audio, avoir détenu un compte dans une banque Suisse ? Un enregistrement révélé par Mediapart. "Aucun commentaire" à faire, a réagi le service de presse de Matignon interrogé par l'AFP mardi soir. "Pas de commentaire", a également répondu dans un premier temps celui de l'Elysée.
Le départ du grand argentier du gouvernement intervient à un moment délicat pour l'exécutif : Jérôme Cahuzac avait commencé lundi 18 mars dernier à recevoir ses homologues du gouvernement pour déterminer les économies envisagées dans chaque ministère pour réduire les déficits. En outre, Jean-Marc Ayrault doit, mercredi, se défendre face à une motion de censure initiée par les députés UMP.