Didier Lombard, on s’en souvient, c’est le PDG de France Telecom qui, par des méthodes de management pour le moins spéciales, avait déchaîné la critique de tous les syndicats réunis. C’est l’homme qui avait du faire face à une vague de suicides sans précédent dans une entreprise de cette taille. Les syndicats de France Télécom se sont dits "choqués", jeudi 24 février, d'apprendre que l'ex-PDG Didier Lombard continuerait d'exercer un rôle de conseiller, estimant que pour aller de l'avant après la crise sociale qui a frappé le groupe, il aurait fallu "couper les ponts". Mercredi 24 février, la direction a annoncé que l'ancien PDG devenait "conseiller spécial de Stéphane Richard (qui sera PDG à compter du 1er mars) sur les orientations stratégiques et la vision technologique du groupe". Derrière ce "faux départ" une affaire de "gros sous"
"C'est l'étonnement et la surprise. On ne comprend pas",a déclaré Pierre Dubois, délégué CFDT, ajoutant avec ironie que Didier Lombard, qui aura 69 ans dimanche, "mérite amplement sa retraite". L'ancien patron, nommé en 2005, avait cédé les rênes opérationnelles du groupe le 1er mars 2010 à Stéphane Richard, après avoir été fragilisé par une vague d'une trentaine de suicides de salariés entre janvier 2008 et fin 2009.
"On pensait qu'avec son départ, au moins une des pages serait tournée résolument. On s'aperçoit qu'il passe conseiller. On voudrait en connaître les raisons exactes",a ajouté Pierre Dubois, se disant "dans l'expectative". "Pour nous, M. Lombard ne peut pas rester conseiller de Stéphane Richard. Ce n'est pas admissible, estime de son côté Patrice Diochet (CFTC). Pour aller de l'avant, il faut que France Télécom coupe les ponts. Il faut qu'on rétablisse la confiance. Elle n'existe toujours pas dans l'entreprise."
300 000 OU 700 000 STOCK-OPTIONS ?
Les syndicats et l'Association pour la défense de l'épargne et de l'actionnariat des salariés de France Télécom-Orange dénoncent une manœuvre pour permettre à Didier Lombard de bénéficier de 700 000 stock-options. "Le fait qu'il prenne un rôle de conseiller auprès de moi dans les mois qui viennent n'a rien à voir avec cette affaire d'options, qui est un faux problème", a récusé Stéphane Richard lors de la conférence de presse de résultats de l'opérateur.
Didier Lombard "a renoncé à tout parachute, à toute rémunération différée, l'année dernière", a-t-il fait valoir, en ajoutant que le total des stock-options qui lui ont été attribuées étaient "non pas 700 000, mais 300 000". Stéphane Richard a reconnu que "ces options sont aujourd'hui exerçables dans des conditions assez éloignées du cours de Bourse", mais il a assuré que Didier Lombard ne bénéficiait d'"aucun régime particulier" car "le règlement d'options prévoit qu'il peut en conserver le bénéfice pendant qu'il sera à la retraite".
Source : LeMonde.fr 25-02-2011
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)