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4 décembre 2014 4 04 /12 /décembre /2014 19:30

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La standing ovation au Premier Ministre Manuel Valls lors des journées d’été du Medef au cours desquelles il avait clamé « j’aime l’entreprise » est décidément bien loin. L'humeur du moment n'est pas à l'apaisement entre le gouvernement et les entreprises. Les propos du ministre de l'Economie, mardi 2 décembre, qui imputait «l'échec» du pacte de responsabilité au Medef du fait du trop faible nombre d'accords de branche, le débat se poursuit, toujours Très vif. Manuel Valls à l’Assemblée a, lui aussi, été très sévère avec la principale organisation patronale, sans la nommer. Pendant ce temps, les trois principales confédérations patronales (CGPME, Medef, Upa) ont affiché leur unité ce soir à Lyon, au troisième jour d'une semaine de mobilisation des chefs d'entreprise qui a avivé les tensions avec le gouvernement.

A la sortie du Conseil des ministres de ce mercredi 3 décembre, Emmanuel Macron s'est fendu d'une mise au point. «Je n'ai jamais dit que le pacte de responsabilité était menacé», a-t-il tenu à préciser face aux caméras massées dans la cour de l'Elysée. «Le pacte de responsabilité, il est au cœur de notre politique économique.» «Je dis que la responsabilité des leaders patronaux, c'est de mener les négociations auxquelles ils se sont engagés», a-t-il poursuivi, lâchant : «S'il y a une situation d'échec, c'est la leur.» «Mon objectif, a insisté le ministre de l'Economie, c'était d'accroître la pression sur les responsables patronaux parce que nous leur avons fait confiance.» Et de marteler : «Il faut que les accords de branches débouchent.»

«C'est une phrase extrêmement politicienne, qui est incohérente, incompréhensible pour les chefs d'entreprise», a dénoncé mardi soir Thibault Lanxade, membre de la direction du Medef, sur Radio Classique.

Seuls deux accords de branches signés sur cinquante

Dans le cadre du pacte de responsabilité, chaque branche professionnelle doit engager des négociations entre syndicats et patronat pour prévoir des contreparties aux 40 milliards d'euros de baisses de prélèvements accordées aux entreprises. Seuls deux accords ont été signés -dans la métallurgie et la chimie- sur les cinquante principales. Et la moitié, selon le ministre du Travail François Rebsamen n'avait pas, début novembre, programmé de discussions. Mais ça bouge : selon RTL, d'ici à la fin de l'année, quatre nouvelles branches, et non des moindres, devraient avoir bien avancé leurs négociations : le bâtiment, la banque, l'assurance et les services informatiques.

Certaines fédérations «peinent à négocier», a reconnu Thibault Lanxade, justifiant ces retards par la baisse d'activité dans le secteur du bâtiment, l'augmentation des taxes sur les banques, ou encore une croissance «atone» qui, selon lui, ne devrait guère dépasser les 0,1 point «pour les années à venir». «Comment voulez-vous facilement objectiver des emplois pour les trois années qui arrivent dans des conditions aussi difficiles?», a-t-il plaidé, estimant que les «zigzags dans la politique du gouvernement» compliquent encore les choses.

La réalité des faits est que dans les branches particulièrement en difficulté, telle le bâtiment qui voit de semaine en semaine se réduire les carnets de commandes, ni le patronat ni les syndicats de salariés ne savent très bien quoi négocier.

La ministre Marisol Touraine enfonce le clou

Ménageant la chèvre et le chou, Laurence Parisot, l'ancienne présidente du Medef, a d'abord estimé sur RMC que «beaucoup de patrons sont dans une angoisse extrême, ils ont raison de se manifester, il faut les entendre» tout en estimant que «ne pas saisir l'opportunité du pacte de responsabilité serait une grave erreur». Un peu plus tard sur la même antenne, Olivier Besancenot (NPA) a dénoncé l'attitude de certains patrons. «Les plus grandes entreprises se gavent sur le dos des plus petites. Car ce sont elles les donneuses d'ordre». Excédé par la présentation victimaire des patrons, l'ex-candidat à l'élection présidentielle pour la LCR en 2002 a cité l'exemple de la Poste qui, selon lui «a touché 300 millions d'euros au titre du CICE pour, au final, détruire des emplois».

Sur la ligne de son Premier ministre Manuel Valls, qui mardi 2 décembre à l'Assemblée estimait que certains «membres du patronat» n'étaient «pas à la hauteur de leurs responsabilités», la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine (PS) a jugé sur iTélé ce mercredi que «le patronat proteste, manifeste et ne fait pas preuve de beaucoup de responsabilité».

«La réforme, elle ne peut pas être à sens unique. Cela ne veut pas dire démantèlement de la situation sociale des salariés», a ajouté la ministre, évoquant la mise en place du compte pénibilité au 1er janvier, que les patrons rejettent.

Il y a derrière toutes ces postures une « machination » politique à peine voilée. Le Gouvernement, qui sent la pression de la gauche du PS, n’est pas fâché d’avoir une bonne occasion de taper sur les patrons pour recadrer son image. Macron et Valls sentent bien également que le fameux Pacte de responsabilité, qui n’est toujours pas lancé, pourrait bien rater lui aussi. Autant désigner tout de suite les coupables.

Enfin Manuel Valls a besoin de se fabriquer une image d’homme de gauche avant le congrès du PS qui pourrait cette fois, voir arriver au grand jour une fraction importante de frondeurs…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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