Fidel Castro, que l’on voit réapparaître depuis quelques semaines, semble prêt à faire son bilan et même son autocritique avec beaucoup de lucidité malgré son âge avancé. L'ex-président cubain aurait reconnu que le modèle économique de l'île "ne fonctionnait plus" dans une interview déjà historique accordée à un journaliste américain. Il a également abordé, à nouveau, un sujet qui semble beaucoup le préoccuper : la guerre nucléaire et les dangers que représente l'Iran.
Ce n'est pas un secret. Mais, cette fois, c'est le Lider Maximo lui-même qui l'a admis: le système économique cubain déraille. Fidel Castro aurait fait cette confidence la semaine passée au magazine américain The Atlantic Monthly. Prié de dire si le modèle cubain pouvait encore être exporté à l'étranger, le chef historique de la révolution aurait répondu: "Le modèle cubain ne fonctionne même plus pour nous", rapporte le journaliste qui a pu le rencontrer, Jeffrey Goldberg, et qui publie quelques extraits de l'entretien sur son blog. Il aurait aussi reconnu que "l'Etat joue un trop grand rôle dans la vie économique du pays".Un Etat qui contrôle de fait 90% de l'économie locale.
Ces propos résonnent comme un soutien aux réformes -modestes- lancées par son frère, le président Raul Castro, à qui il a cédé le pouvoir en 2006. Dans un éditorial publié en avril dernier, Fidel Castro avait d'ailleurs déjà laissé entendre que les réformes étaient les bienvenues. De quoi aider son cadet face aux membres du Parti communiste qui s'opposent aux tentatives de libéralisation de l'économie. Raul Castro a par exemple proposé d'autoriser les investissements étrangers dans l'immobilier pour relancer le secteur du tourisme. Ou de supprimer un million d'emplois publics sur cinq ans.
Les craintes de la guerre nucléaire
Le journaliste aurait aussi discuté avec Fidel Castro des risques de conflit nucléaire. Une crainte que ressasse régulièrement le père de la Révolution depuis sa réapparition en public en juillet, après un retrait de quatre ans consécutif à une opération des intestins. Il a aussi critiqué l'antisémitisme et le négationnisme du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, jouant la carte du pacifisme.
Fidel Castro, qui semble donc à l'heure du bilan, a d'ailleurs critiqué sa propre attitude lors de la crise des missiles de Cuba, en 1962, confiant au journaliste que cela "ne valait vraiment pas la peine" d'inciter l'Union soviétique à utiliser l'arme nucléaire contre les Etats-Unis. Un nouveau mea culpa donc pour celui qui, au mois d'août, avait notamment regretté la persécution des homosexuels au début du régime.
Lors de cette rencontre, l'ex-président cubain, âgé de 84 ans, s'est montré physiquement fragile, mais très vif d'esprit, ajoute le journaliste américain.
Source : lejdd.fr 09-09-2010
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