Dur, dur, pour le Premier Ministre qui doit se battre sur tous les fronts à la fois depuis la « rentrée ». Martine Aubry demande que l'encadrement des loyers soit appliqué à Lille, en contradiction avec les déclarations de Manuel Valls qui, vendredi 29 août dernier, est revenu sur cette mesure emblématique de la loi Alur (Loi Duflot), la limitant à la capitale et encore à titre « expérimental ».

Nouveau pied de nez pour Manuel Valls. Alors que vendredi 29 août, le Premier ministre présentait les mesures choc du gouvernement pour relancer la construction immobilière, parmi lesquelles un encadrement des loyers finalement limité à Paris et à titre expérimental, Martine Aubry tape du poing sur la table.

La maire de Lille demande que cette mesure emblématique de la loi Alur (pour l'Accès au logement et un urbanisme rénové), portée par Cécile Duflot à l'époque ministre du Logement, soit appliquée dans sa ville. "Lille a besoin d'une régulation de ses loyers. La loi Alur le permet", plaide la socialiste dans un communiqué. "Paris n'est pas la seule ville de France à avoir besoin d'une régulation de ses loyers", insiste-t-elle encore.

"Lille et d'autres villes volontaires" doivent pouvoir bénéficier de l'encadrement des loyers

Elle demande que Lille "malheureusement reconnue comme la troisième ville la plus chère de France" puisse également encadrer ses loyers. "Il  est bien sûr exact, pour reprendre les termes utilisés par le Premier Ministre, que 'les conditions techniques ne sont pas partout réunies' pour fixer dès maintenant dans les agglomérations les plus tendues de notre pays des loyers locaux de référence. Comment pourrait-il en être autrement quelques mois à peine après l'adoption de la loi Alur?", interroge-t-elle.

Martine Aubry précise encore que dans sa ville, un travail en anticipation des obligations légales est mené depuis plus d'un an. "Plus que jamais nous sommes déterminés à faire aboutir ce travail, car notre ville a cruellement besoin d'un dispositif national lui permettant de réguler localement ses loyers et de les rapprocher des capacités financières réelles de ses habitants, tout en préservant la rentabilité des investisseurs", défend-t-elle. Et la maire de Lille de demander que, comme Paris, "Lille et d'autres villes volontaires" puissent bénéficier de l'encadrement des loyers "dans le respect de l'engagement 22 de François Hollande".

Bartolone approuve

Claude Bartolone est favorable à la demande de Martine Aubry : "Ça ne me dérange pas qu'on prenne en compte ce qu'elle a dit. On peut laisser le pouvoir aux collectivités locales pour voir si elle l'applique ou pas." Et le président de l'Assemblée nationale d'ajouter : "Dans une France décentralisée, c'est une manière moderne de gouverner."

Sauf que, Monsieur Bartolone le sait très bien, si on « laisse le pouvoir aux collectivités locales » comme il le préconise, on revient à peu près au cas précédent c'est-à-dire que l’on ne rétablit pas la confiance des investisseurs et l’on rebloque le système.  

Source : laJDD.fr  30-08-2014

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