
La patronne du PS veut rafler toutes les régions françaises au printemps prochain. Pour hâter la chute de Nicolas Sarkozy.
Il y a quelques mois, les socialistes faisaient en privé la liste des régions qu’ils allaient perdre… Samedi, à Tours, ils rêvaient d’un grand chelem en mars prochain, pour porter un coup décisif au pouvoir. "Le départ de Nicolas Sarkozy commence aux régionales, a lancé la patronne du PS en clôture de sa convention nationale de lancement de campagne. Nous devons garder toutes nos régions, nous pouvons toutes les gagner!" Quelques instants plus tôt, évoquant l’Alsace, une des deux régions métropolitaines dirigées par la droite, Aubry avait usé de cette périphrase: "Cette région qui n’est pas encore de gauche, mais qui va l’être bientôt." François Hollande enfonçait le clou peu après: "Dans une élection, on ne peut pas mener une bataille seulement défensive, les deux régions sont gagnables. L’Alsace, j’y suis allé, j’ai été impressionné, le candidat socialiste rassemble très largement."
"Frêche? C’est ratifié, c’est terminé".
Et puisqu’ils sentent qu’ils peuvent gagner, les socialistes n’ont plus d’états d’âme. Ils ont accepté de se ranger derrière Georges Frêche en Languedoc-Roussillon, alors qu’il est exclu du PS. Arnaud Montebourg, qui peste contre cette décision, n’avait pas fait le voyage à Tours; les autres dirigeants socialistes se faisaient une raison, à l’exemple du porte-parole Benoît Hamon, légèrement nerveux: "Frêche, il fait débat auprès de qui? De vous, les médias? C’est ratifié, c’est terminé. Les gens du Languedoc-Roussillon l’ont choisi, c’est pas Paris qui va décider ce qui est bon pour eux, non?" Fermez le ban! Martine Aubry n’a pas évoqué le sulfureux président languedocien dans son discours. Elle a préféré donner les recettes du futur triomphe socialiste: "Ils vont nous parler des trois I, Identité, Immigration, Insécurité, nous répondrons par les trois E, Emploi, Education, Environnement."
Et parce qu’elle sait que la concurrence viendra, à gauche,des écologistes, Aubry, qui ira mardi à Copenhague, compte insister sur le bilan écolo des régions socialistes. "Les écologistes existent en France, ce sont les élus socialistes de nos régions!" Dans le "contrat pour nos régions", programme pour les futures élections, les socialistes défendent la "social-écologie" et veulent faire de leurs collectivités "les écorégions les plus performantes d’Europe" en généralisant par exemple les écobâtiments. Copenhague oblige, les 20 régions de gauche se sont engagées, hier, à réduire de 20 % leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2016 pour atteindre 30 % en 2020.
Alors que Nicolas Sarkozy souhaite nationaliser les régionales, la première secrétaire espère, elle, "régionaliser le débat national". Flanquée de tous les présidents de région sortants, sauf l’absente Ségolène Royal et le non-invité Georges Frêche, elle a affiché la couleur: "Nous allons tous les jours parler d’emploi, tous les jours parler de santé, tous les jours parler d’éducation." Elle aimerait que, cette fois-ci, la recette fonctionne. Après la débâcle européenne, elle ne peut se permettre une nouvelle défaite électorale.
Source : lejdd.fr 13-12-2009
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