Pas d'accord global, mais une déclaration politique a minima. "Insuffisant", selon Barack Obama.
Un accord à Copenhague, certes, mais un accord a minima. Enfermés dans une petite salle de réunion dans une atmosphère de veillée d’armes, Barack Obama, Nicolas Sarkozy ainsi que les principaux leaders européens ne sont pas parvenus à tricoter le nouveau traité que 6 milliards de personnes attendaient. Celui qui permettrait de cantonner le réchauffement de la planète à 2 °C au maximum.
Aucun dirigeant mondial n’est parvenu à entraîner les autres vers la révolution verte réclamée, modèles terrorisants à l’appui, par les scientifiques. La capitale danoise ne s’est pas transformée en "Hopenhagen" (le port de l’espoir), ce slogan incantatoire inventé par des publicitaires et collé sur tous les murs de la ville. La mine déconfite, Nicolas Sarkozy a présenté tard vendredi soir un texte final très mince dans lequel chacun se contente de s’engager à écrire sur une annexe, courant janvier, ses objectifs de diminution d’émissions de gaz à effet de serre. Solution de repli: une conférence d’étape sera organisée dans six mois à Bonn, pour préparer la conférence suivante, celle de Mexico.
La photo de famille annulée
Certains participants n’avaient pourtant pas ménagé leurs efforts. Répondant à l’appel du président français, 28 représentants des principaux pays de la planète s’étaient retrouvés jeudi soir, après le dîner de gala convoqué par la reine au palais de Christiansborg, dans une petite salle du Bella Center. L’acte de naissance d’un groupe censé entraîner les autres pays vers un accord ambitieux. Las, trente et une heures de négociation plus tard, aucun texte n’avait encore été soumis à l’assemblée plénière. Venus du monde entier, des milliers de journalistes, espérant assister à l’un de ces moments historiques qui s’impriment dans les livres, broyaient du noir en attendant la présentation d’un document que tous s’accordaient ici à annoncer vide de substance. De l’ONU est alors parvenue cette information désolante: la photo de famille censée, selon le scénario rêvé, regrouper les sauveurs de la planète, était "repoussée sine die".
L’habileté de la Chine
"Je n’ai jamais vu une conférence comme celle-ci", soupire Paul Watkinson, chef des négociateurs du ministère français de l’Ecologie. "Avec cet enjeu démesuré, cette complexité, ce bouleversement des équilibres géopolitiques." Il fait référence au jeu de la Chine, qui a obtenu la prolongation du protocole de Kyoto dont les Américains ne voulaient pas. Qui a su manœuvrer avec habileté en réclamant dans un premier temps la reconnaissance du rôle des pollueurs historiques puis en affirmant dans un deuxième temps qu’elle ne réclamait aucune compensation. Qui a refusé, et c’est une des causes des crispations, la surveillance sur ses objectifs de réduction réclamée par les autres pays. Vendredi soir, un sentiment d’immense gâchis régnait parmi les observateurs. "Les chefs d’Etat n’ont pas pris la mesure du défi climatique", soupirait Yannick Jadot, député Europe Ecologie tandis que Nicolas Hulot se déclarait "affligé et consterné".
Source : lejdd.fr 19-12-2009
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