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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 22:00










La table des négociations risque de ressembler à une joute de chiffres entre les puissances émergentes, les Etats-Unis et l'Union européenne.

 

Les enjeux écologiques du sommet de Copenhague sont connus de tous: il faut stabiliser la présence des gaz "à effet de serre" dans l'atmosphère afin d'assurer une hausse des températures inférieures à 2°C d'ici à 2100. Seule l'alliance des Etats insulaires, directement menacés par la hausse du niveau des mers, milite pour fixer la hausse des températures maximale à 1,5°C. Mais l'ensemble des 192 pays qui ont ratifié la Convention-cadre de l'ONU sur le climat en 1994, et qui participent ainsi au sommet de Copenhague, sont prêts à s'engager pour pérenniser les ressources de la planète. Trois points de blocage risquent toutefois d'entraver les négociations.

 

La bataille des pourcentages


La plupart des acteurs majeurs du sommet se sont engagées sur des objectifs chiffrés à quelques jours des négociations. Mais à force d'user et d'abuser des statistiques, il est parfois difficile de se retrouver dans ces effets d'annonce. Autour de la table des négociations, trois groupes d'Etats s'opposent sur la question: les Américains qui ont promis de diminuer leur taux d'émissions en CO2 de 17% en 2020 par rapport à 2005 (soit de 4% entre 1990, année de référence choisie par le Giec et 2020); les Européens et les Japonais qui ont annoncé une réduction de 20 à 25% de leurs gaz "à effet de serre"; et les pays émergents. Ces derniers se regroupent autour de la Chine, seule puissance à avoir une réelle influence dans les débats face aux pays industrialisés. En effet, en annonçant vouloir faire baisser de 40 à 45% leur "intensité carbone" entre 2005 et 2020, Pékin maintient la pression sur Washington.
  

Si la Maison blanche demande davantage d'explications quant à cette "intensité carbone", la Chine a réussi à se positionner en héraut des pays en voie de développement face aux Américains, qui ont hérité du titre de plus gros pollueurs de la planète. Derrière cette bataille de chiffres, les pays émergents avancent l'argument de la "responsabilité historique" des pays industrialisés qui polluent l'atmosphère depuis le milieu du XIXe siècle. Il paraît peu probable que les 192 pays parviennent à ratifier un protocole ambitieux: les signataires risquent d'opter pour un accord a minima dans lequel les Etats-Unis pourraient s'inscrire. Dans cette optique, le président chinois Hu Jintao a même avancé qu'il vaudrait mieux prolonger le traité de Kyoto.

 

Des MRV impossibles


Ces initiales signifient "measurable, reportable and verifiable", autrement dit comment mesurer, rendre compte et vérifier les efforts effectués dans le cadre d'un traité international. Les MRV, qui correspondent finalement aux modalités d'un texte, avaient été revus à la baisse dans le protocole de Kyoto. Ainsi, si les Etats ne respectent pas leurs engagements, des sanctions sont prévues mais personne ne peut vraiment les contraindre à rectifier le tir. D'où l'idée de créer une OME, Organisation mondiale de l'environnement, placée sous l'égide de l'ONU, qui veillerait à la bonne application des textes. Là encore, le trio Chine-Etats-Unis-Europe s'oppose. Washington demande à Pékin de s'engager davantage alors que le Sénat américain refuse lui-même de revoir à la hausse ses objectifs ; Pékin exige d'en rester aux MRV, non-contraignantes, du protocole de Kyoto; l'UE veut imposer à Copenhague un traité plus musclé avec une OME dotée de "pouvoirs de sanctions". Ces MRV seront pendant deux semaines au cœur des négociations.

 

Un financement flou


Soutenus par les puissances émergentes, la majorité des pays en voie de développement réclament un engagement "financier" des pays industrialisés. Les pays d'Afrique réunis au sein de l'Union africaine exigent des "réparations et dédommagements" avec des chiffrages fluctuants, pour lutter contre le réchauffement, d'une part, et s'y adapter d'autre part. Concrètement, ils demandent des enveloppes financières mais aussi des "transferts de technologies vertes et énergétiques". Sur le principe, tous les pays industrialisés sont d'accord pour aider les pays en voie de développement, mais aucun d'entre eux ne veut évoquer les modalités des financements. Seul le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, dans une interview au JDD, a évoqué la préparation d'un plan européen "justice-climat" en faveur des pays pauvres. Mais encore une fois, aucun chiffre n'a été donné.

 

Si les Etats-Unis, les Européens et les pays émergents ne s'entendent pas sur ces trois dossiers, l'issue du sommet de Copenhague sera décevante: le traité qui en ressortira risque de ressembler à un sous-protocole de Kyoto. Mais les deux semaines de négociations à venir n'est pas "la fin de tout", pour reprendre la formule d'un membre du Giec, mais bien "le début d'une nouvelle ère". L'accord de Kyoto prenant fin en 2012, les puissances de la planète auront, en cas d'échec au Danemark, encore deux ans pour s'accorder. Mais 2009 aura au moins été l'année d'une prise de conscience mondialisée de l'urgence climatique.

 

Source : lejdd.fr   06-12-2009


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