Sans surprise, Marine Le Pen a été réélue ce dimanche 30 novembre présidente du Front national. Sans adversaire, elle a obtenu 100 % des suffrages exprimés, à l'issue d'un vote par correspondance dont les résultats ont été annoncés lors de la deuxième journée du Congrès du parti à Lyon.

Marine Le Pen entame un deuxième mandat à la tête du parti fondé par son père Jean-Marie Le Pen en 1972. Elle avait été élue une première fois lors du congrès de Tours, en janvier 2011, opposée alors à Bruno Gollnisch.

Selon des résultats annoncés à la tribune par le vice-président du parti chargé des élections et des contentieux électoraux, Jean-François Jalkh, il y a eu 22.329 votants dont 22.312 en faveur de Marine Le Pen et 17 bulletins nuls. Le taux de participation n'a pas encore été communiqué. Le FN revendique 83.000 adhérents.

«Le fait qu'il n'y ait pas eu d'autre candidat est la preuve que nous avons un chef incontesté», a commenté Marion Maréchal-Le Pen, interrogée par BFMTV.

Marion Maréchal-Le Pen, grande gagnante du congrès

Jean-François Jalkh a également annoncé la liste complète des 120 élus du comité central, dont cent ont été élus par les adhérents. Samedi 29 novembre, les militants frontistes avaient renouvelé cette sorte de parlement interne, une élection au cours de laquelle ils ont plébiscité Marion Maréchal-Le Pen.

Il est rapidement apparu, selon plusieurs sources, que la députée du Vaucluse est arrivée en tête du scrutin avec 80 % des votes. Suivent Louis Aliot (76 %), Steeve Briois (70 %), Florian Philippot (68 %) et Bruno Gollnisch (65 %). «Des fonctions exécutives m'ont été proposées mais je les ai refusées», a précisé Marion Maréchal-Le Pen.

Le classement montre aussi la permanence d'historiques du Front national dans le top 20 : Joëlle Mélin, Jean-François Jalkh, Huguette Fatna, Thibaut de la Tocnaye ou Franck Briffaut. Mais un certain nombre de frontistes plus récents sont aussi élus, tandis que les partisans de Bruno Gollnisch sont peu présents et mal classés.

Parmi les vingt cooptés figurent Aymeric Chauprade, conseiller de Marine Le Pen aux affaires internationales, Bruno Lemaire (homonyme du député UMP de l'Eure) conseiller économie, budget et fiscalité, Gaëtan Dussaussaye, patron du Front national de la jeunesse, ou l'eurodéputé Edouard Ferrand.

Cambadélis : Philippot, le «majordome»

«La famille Le Pen est rétablie dans ses droits : on a le père, la fille, la nièce, le mari de Marine Le Pen [Louis Aliot, ndlr]. (...) Florian Philippot est réduit au rôle de majordome», a ironisé dimanche le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Et d'ajouter : «Marion Maréchal Le Pen, c'est la même idéologie, la même posture politique que Jean-Marie Le Pen». «Mais derrière tout cela, il y a quand même un avertissement», a estimé le député PS. «Un avertissement de Jean-Marie Le Pen à Marine Le Pen», le fait qu'il y a «une identité frontiste qu'il ne faut pas dissoudre».

Au premier jour du congrès, une manifestation contre la tenue du congrès du Front national à Lyon, rassemblant plusieurs milliers de personnes à l'appel d'organisations antiracistes, de partis de gauche et de syndicats, sous haute surveillance policière, avait avorté après des violences de «casseurs».

Source : LeParisien.fr  30-11-2014

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