Décidément, l’ex-Président Nicolas Sarkozy doit leur faire peur car les socialistes ont haussé le ton encore une fois à son encontre. Le terme de "fraude" a été employé à la fois par Ségolène Royal dimanche 7 juillet sur BFMTV et par le ministre du Travail, Michel Sapin, suite à l’invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy par le Conseil constitutionnel. "Il a fraudé. Il se croit toujours au-dessus des lois. Et bien non!", a ainsi estimé ce dernier lundi 8 juillet sur i-Télé. "C'est le mensonge qui a été sanctionné", a-t-il poursuivi.
Ils n'hésitent pas à employer le terme de "fraude". Depuis le rejet des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy par le Conseil constitutionnel jeudi dernier, plusieurs ténors socialistes ont accusé l'ancien chef de l'Etat de l'avoir fait en conscience. "Le non-respect des comptes, il savait. C'est sciemment fait. Il a fraudé", a ainsi déclaré Michel Sapin lundi matin sur i-Télé. Le ministre du Travail refuse toute victimisation : "Il veut toujours croire qu'il est la victime de quelque chose ; il est la victime de lui-même en l'occurrence."
Michel Sapin a notamment insisté sur les rappels - "à lui comme à d'autres" - exprimés par la Commission des comptes pendant la campagne. L'ancien président "savait qu'il ne devait pas dépasser une certaine limite", a assuré le ministre, pour qui Nicolas Sarkozy a dépassé le plafond de plus de 466.000 euros et surtout "sous-estimé de deux millions d'euros ses dépenses". "C'est cela qui a été particulièrement sanctionné. C'est le manque de sincérité - et le terme est utilisé par la commission et par le Conseil constitutionnel - qui est sanctionné. Un manque de sincérité, ça veut dire un mensonge et c'est le mensonge qui a été sanctionné", a martelé Michel Sapin, qui était le responsable en 2007 du financement de la campagne de Ségolène Royal.
Avant de conclure : "Il a été mis en garde. Il a passé au-dessus. Il a fraudé. Il se croit toujours au-dessus des lois. Et bien non!"
"Il a fraudé, disons les choses telles qu'elles sont"
Dimanche 7 juillet au soir, invitée de BFMTV, Ségolène Royal n'avait pas dit autre chose. "Il a fraudé, disons les choses telles qu'elles sont", a déclaré la présidente socialiste de la région Poitou-Charentes. Les "juges (du Conseil constitutionnel) ont reproché en première instance l'absence de sincérité. Ça veut dire que des communications sur un certain nombre de dépenses n'ont pas été faites", a-t-elle précisé. Et l'ancienne candidate à l'Elysée voit deux autres "transgressions" dans ce rejet des comptes : "l'utilisation des moyens financiers de l'Elysée pour faire une campagne" et "le dépassement du plafond (des dépenses) de plus d'un million d'euros, et pas 400.000 comme on le voit circuler ici ou là". Interrogée sur ce dernier chiffre, Ségolène Royal s'en est remise aux calculs de la Commission nationale des comptes de campagne.
"J'espère au moins que le bureau (politique) de l'UMP va lui demander des comptes. Car enfin il a mis son parti dans de très graves difficultés financières", a poursuivi la socialiste. Lundi 8 juillet, le chef de file de l'UMP réunit à 17h un bureau politique extraordinaire pour évoquer la difficile situation financière du parti, qui a lancé une souscription nationale afin de récolter des fonds. Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il serait présent. "Il a des comptes à rendre. Quelqu'un qui a mis le parti en faillite, doit, je crois, s'expliquer", estime Ségolène Royal.
Quant aux membres de l'opposition qui accusent le Conseil constitutionnel de mettre en danger la démocratie, elle a rétorqué : "Ce n'est pas le Conseil constitutionnel qui (met) en péril la démocratie. C'est la critique du Conseil constitutionnel par un ancien chef de l'Etat et par un parti de gouvernement (l'UMP) qui tient en péril la démocratie."
Source : leJDD.fr 08-07-2013
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