Critiqué par certains responsables allemands sur sa candidature à la Commission européenne, Pierre Moscovici s'est défendu dimanche 3 août dernier. Au vu de la politique menée lorsqu’il était au Ministère des Finances dans le gouvernement Ayrault, Pierre Moscovici est jugé trop dépensier…

Proposé cette semaine par François Hollande pour un poste à la Commission européenne, l'ancien ministre des Finances Pierre Moscovici est sous le feu des critiques de certains responsables allemands, qui le jugent trop dépensier dans les colonnes de l'hebdomadaire « Der Spiegel ». Dimanche 3 août, le socialiste s'est défendu. "Nous avons lancé des réformes importantes pendant mon mandat, nous avons réduit les déficits et les coûts du travail", a-t-il plaidé.

L'éventuelle nomination du Français à la Commission européenne suscite en effet la méfiance des responsables conservateurs outre-Rhin, en particulier si Moscovici obtient le portefeuille des Affaires économiques et devient le garant de la rigueur budgétaire en Europe, alors que la France n'a cessé de prôner un assouplissement des règles. Le journal populaire « Bild » a récemment accusé l'ancien ministre des Finances d'avoir rendu l'euro "aussi mou que du brie français", à force de contester le Pacte de stabilité, et de vouloir "créer toujours plus de dette pour relancer l'économie". "Je n'ai jamais pris une seule décision importante sans me concerter avec mon ami Wolfgang Schäuble", le ministre allemand des Finances, s'est encore défendu Pierre Moscovici.

Un poste sur-mesure pour Moscovici?

Concernant la nature de ses futures fonctions, le responsable français a rappelé que "la décision sur le périmètre du portefeuille appartenait entièrement" au président élu de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui présentera son équipe le 30 août prochain. En raison des réticences allemandes sur la candidature française pour les Affaires économiques, l'idée de créer un portefeuille spécialement consacré à la relance de la croissance par les investissements serait en discussion.

Le poste serait en droite ligne avec la mission sur "la contribution des politiques européennes à la croissance et à l'emploi" confiée à Pierre Moscovici par François Hollande. Mais les Français veulent connaître les contours de ce nouveau poste avant de renoncer à leurs prétentions sur le portefeuille des Affaires économiques, confie une source proche du dossier. En attendant, le Français a déjà reçu le soutien sur Twitter d'Elizabeth Guigou, qui était pourtant pressentie pour le poste : "Je souhaite tout le succès possible à Pierre Moscovici dans la prochaine Commission européenne pour lui-même, pour la France et pour l'Europe", a-t-elle écrit mercredi dernier.

Source : leJDD.fr 03-08-2014

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