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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 09:00

 

 

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L’ancien ministre de l’Intérieur est jugé dans trois dossiers de corruption. Claude Guéant et Henri Guaino viendront témoigner.

 

Dernier round judiciaire pour Charles Pasqua. L’ancien homme fort du RPR, 83 ans aujourd’hui, est jugé à partir de lundi par la Cour de justice de la République (CJR). Dans trois dossiers, il est soupçonné d’avoir mordu la ligne jaune en qualité de ministre de l’Intérieur. Quinze jours d’un procès hors norme, dans la salle du Palais de justice de Paris où ont été jugés avant lui Marie-Antoinette, André Tarallo, le "monsieur Afrique" d’Elf, et Dominique de Villepin.

 

Pasqua, pendant neuf audiences, sera seul à la barre, entouré de ses trois avocats, Edgar Vincensini, le politique, Lef Forster, l’historique, et Pierre Haïk, le plaideur. Sourire carnassier et regard glacial, l’ancien ministre de l’Intérieur joue dans ce dernier combat une part importante de son honneur. A sa réputation un tantinet sulfureuse (fondateur du SAC), il compte bien opposer son passé ministériel. "C’est un combattant, un homme de convictions qui a été résistant à 15 ans", lance Me Forster. Ses proches l’assurent, il "se battra comme un lion" et il y aura "des surprises". Mais Pasqua a déjà promis tant de contre-attaques judiciaires qui ont fait pschitt… Depuis quelques semaines, dans son bureau de l’avenue du Général-de-Gaulle, à Neuilly, il potasse, bien rangées dans des classeurs gris, les milliers de pages d’un dossier qui compte 70.000 cotes. Au procès viendront témoigner d’anciens proches: Claude Guéant et Henri Guaino, aujourd’hui à l’Elysée, William Abitbol, ex-conseiller reconverti dans la restauration, et Philippe de Villiers, qui fut son colistier avant qu’ils ne se brouillent.

 

Tout commence en novembre 2000. Le juge Philippe Courroye perquisitionne les locaux du RPF, le parti censé porter Pasqua à la présidentielle de 2002. Dans la foulée, le juge fouille l’appartement de l’ancien ministre, à Neuilly. C’est Jeanne Pasqua qui lui ouvre la porte. "Vous nous rajeunissez, les derniers à être venus, c’était la Gestapo!", siffle l’épouse, aussi discrète en public qu’elle est une femme de caractère en privé. Courroye s’accroche, et une pluie d’affaires va s’abattre sur le clan Pasqua. Angolagate, financement du RPF… Dans ces deux premiers dossiers, l’ancien ministre a déjà été jugé et condamné (trois ans de prison dont un an ferme, et dix-huit mois avec sursis). Le juge Courroye, sa bête noire, fouille tous les recoins des comptes bancaires de l’élu des Hauts-de-Seine. "Il n’a jamais rien trouvé me concernant, je suis moins riche après des années de politique qu’avant", assure Pasqua. Pas faux. Sauf que le magistrat découvre, dans son entourage, quelques fortunes douteuses. Celle du préfet Jean-Charles Marchiani, condamné à plusieurs reprises depuis, celle d’Etienne Léandri, un ancien homme d’affaires aujourd’hui décédé, au passé hautement sulfureux. Et celle de Pierre Pasqua, le fils unique de l’ancien ministre, longtemps bloqué en Tunisie pour échapper aux enquêtes.

 

"Au courant de rien" et "aucune preuve"

 

En 2004, estimant que dans trois dossiers l’implication de Charles Pasqua n’est "pas détachable de ses fonctions ministérielles", le juge Courroye saisit la Cour de justice de la République, qui enquête à son tour. Dans le volet Sofremi, l’organisme dépendant du ministère de l’Intérieur chargé des ventes de matériels de police, 5,2 millions d’euros auraient été versés à des proches de l’élu, dont son fils et Pierre Falcone, en marge de marchés au Koweït, en Colombie, en Argentine et au Brésil. "L’ignorance dans laquelle Charles Pasqua affirme avoir été laissé de ces opérations financières semble peu vraisemblable", estiment les enquêteurs. Dans le deuxième dossier, Charles Pasqua est soupçonné d’avoir accordé en 1994 l’autorisation d’exploitation du casino d’Annemasse (Haute-Savoie) à Robert Feliciaggi et Michel Tomi, en échange de la promesse d’un financement électoral, de 1,1 million d’euros. Tomi, qui a fait fortune dans les jeux en Afrique, témoignera mardi. Feliciaggi, assassiné en 2006, n’a jamais été entendu… Autre particularité, l’avocat Edgar Vincensini a été condamné pour "faux" dans le volet non ministériel de l’affaire… Quant au troisième dossier, il concerne Alstom.

 

En 1994, l’entreprise souhaitant déménager son siège social avait besoin d’un feu vert de la Datar, organisme sous tutelle de l’Intérieur. Alstom avait versé un pot-de-vin de 790.000 € à Etienne Léandri puis sur un compte suisse au nom de Pierre Pasqua, déjà condamné à un an ferme pour cela. "C’est toute la difficulté de ce procès, assure un proche du ministre. Tous les autres protagonistes ont déjà été condamnés par la justice ordinaire, la CJR a le couteau sous la gorge." Devant ses pairs, Pasqua père va, comme il l’a toujours fait jusque-là, expliquer qu’il n’était au courant de rien et qu’aucune preuve ne l’accable. Dans cette même salle, cette même défense a valu à Villepin une relaxe dans l’affaire Clearstream. Avec un peu de chance…

 

            

 Source : lejdd.fr  19-04-2010

 

 

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