Après l'"affaire" Peillon, que vont donc pouvoir se dire Martine Aubry et Patrick de Carolis au cours de leur tête-à-tête ? Repoussé une première fois à la suite d'une fuite dans la presse, cet entretien discret n'a pas encore été reprogrammé. Accusé de "servilité" par Vincent Peillon, Carolis attend sans doute que la première secrétaire du PS se démarque de son turbulent camarade. Mais il va tomber sur un os. La chef de file socialiste a, en effet, des reproches à faire sur la manière dont France Télévisions compose ses plateaux politiques.
"Lorsque Arlette Chabot veut recueillir la position du PS, elle fait toujours appel aux représentants des courants minoritaires, s'indigne François Lamy, conseiller de Martine Aubry. Pourquoi voit-on toujours Manuel Valls et jamais Harlem Désir, qui est quand même le numéro deux du PS ?" Arlette Chabot s'appuie, en effet, sur des critères de notoriété et exclut Jean-Christophe Cambadélis, Claude Bartolone, Patrick Bloche ou encore Guillaume Bachelay, le benjamin du PS. Martine Aubry souhaiterait au moins pouvoir être consultée. Arlette Chabot, elle, défend sa logique de casting. L'animatrice de A vous de juger estime qu'avec des seconds couteaux, les émissions politiques, aux audiences déjà basses, n'intéresseraient vraiment plus personne. Elle se plaint aussi que les ténors de la politique se fassent de plus en plus rares dans les débats, calculant leurs interventions publiques comme si la rareté magnifiait leur parure.
Comment gérer les courants du PS ?
Franck Louvrier, le porte-parole de l'Élysée, s'insurge contre le raisonnement de Martine Aubry : "Il faut laisser aux journalistes la pleine liberté éditoriale, sinon c'est le retour du Soviet suprême. Le vrai problème, c'est que le PS est organisé en courants. Nous les avons toujours refusés, tant au RPR qu'à l'UMP. C'est aux socialistes de mieux s'organiser entre eux."
Si le combat pour la liberté éditoriale n'est pas discutable, Martine Aubry met quand même le doigt sur un problème : on voit un peu trop toujours les mêmes bavards dans les émissions politiques. Ouvrir le champ de la prise de parole ne serait pas illégitime. La télévision crée des stars, et non l'inverse. Ce qui est vrai pour la télé-réalité l'est aussi pour la politique.
Source : lepoint.fr 06-02-2010
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