
Plus de la moitié des ministres proposés par Hamid Karzaï, dont deux femmes sur trois, ont été "recalés" samedi 16 janvier par le parlement afghan. Le président afghan avait déjà essuyé un premier refus il y a deux semaines. Les députés dénoncent des manœuvres clientélistes.
De nouveau, il bute. Hamid Karzaï, le président afghan réélu dans des conditions controversées en août dernier, s’est vu refuser, samedi, 10 des 17 noms qui figuraient sur sa liste constitutive du nouveau gouvernement. Il s'agit d'un nouveau revers pour le chef de l’Etat, deux semaines après que les députés aient rejeté sa première liste de ministrables.
La présidence a exprimé ses "regrets" devant le refus des parlementaires d'accorder leur confiance à des politiques qu'elle considère comme "professionnels et compétents". Ce qui semble s’apparenter à une rébellion des parlementaires a épargné sept noms présents sur la liste. Parmi eux, ceux des ministres des Affaires étrangères, de la Justice et du très stratégique cabinet de Lutte contre les narcotiques. Par ailleurs, les députés ont justifié leur décision en affirmant que plusieurs candidats avaient peu de compétences et que leur promotion constituait une récompense de leur soutien appuyé à Hamid Karzaï lors de la dernière élection présidentielle. La plupart de ces dix candidats ne bénéficient pas non plus d’une grande notoriété publique.
Les femmes mises au banc
Les ministres ayant obtenu la bénédiction des parlementaires sont pour la plupart proches de diplomates occidentaux. La présidence a fait savoir qu'elle disposait d'une liste alternative mais elle est tenue par un calendrier strict, à moins de deux semaines de la conférence internationale qui doit débattre à Londres de l'avenir de l'Afghanistan.
Du côté des femmes, il demeure toujours difficile de se frayer un chemin. Ashraf Nemat, une féministe proche de Palwasha Hassan, proposée par Karzaï comme ministre des Affaires féminines mais rejetée par les parlementaires, a estimé que cette innovation était sans doute prématurée. "Je suis sûre que la raison de leur rejet est qu'ils ont trop peur d'une prise de pouvoir des femmes", a-t-elle ainsi confié à l’agence de presse Reuters. La seule ministre femme avalisée est Amena Afzali, au portefeuille des Martyrs et Handicapés, une mission peu mise en valeur.
Source : lejdd.fr 16-01-2010
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