A Moscou, François Hollande a fait savoir jeudi 28 février qu'il voulait faciliter l'octroi de visas aux investisseurs russes, et même aux "artistes". "Nous laissons bien toutes les personnalités venir en Russie", a-t-il ironisé, en évoquant implicitement le cas de Gérard Depardieu. Peu avant, l'acteur affirmait dans un entretien ne pas "accrocher" avec le président français.
Il pouvait s'attendre à des questions sur le cas Depardieu. Mais en Russie, François Hollande a pris les devants en parlant lui-même jeudi 28 février du nouveau citoyen russe. Le président français évoquait l'octroi de visas aux chefs d'entreprise et investisseurs russes qu'il entend faciliter. "Autant il nous faut limiter l'immigration, autant il ne faut pas décourager un investisseur, un chef d'entreprise russe et je dirais même aussi un artiste, une personnalité, de venir en France", a-t-il ironisé. "Nous laissons bien toutes les personnalités venir en Russie", a-t-il enchaîné en faisant allusion à l'acteur, déclenchant les rires de l'assistance composée d'hommes d'affaires français.
Pour Depardieu, Hollande est "un fils à papa"
Un peu plus tard, interrogé par des chaînes de télévision françaises qui lui demandaient s'il allait parler de l'acteur lors de son entretien avec Vladimir Poutine, le chef de l'Etat français a répondu : "Avec le président Poutine, il y a une chose qui est certaine, c'est que nous parlerons de tout." Gérard Depardieu avait défrayé la chronique en janvier en obtenant la nationalité russe. Après une polémique avec le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault - qui avait qualifié de "minable" son départ pour des raisons fiscales -, il avait fait savoir qu'il avait discuté avec François Hollande. Une conversation téléphonique, intervenue le 1er janvier, qui avait été confirmée par l'Elysée. "Je lui ai dit que la Russie était une grande démocratie, et que ce n'était pas un pays où un Premier ministre traitait un citoyen de minable", écrivait l'acteur, dans une lettre aux médias russes.
Dans un entretien accordé en novembre dernier à France Culture, et paru jeudi dans France Culture Papier, Gérard Depardieu explique qu'il "n'accroche pas" avec François Hollande. "J'ai dû le voir une fois ou deux. Je n'accroche pas, pas assez voyou, plutôt fils à papa", déclare-t-il. Avant de connaître la polémique qu'allait suscitée son exil fiscal, il assure déjà que Vladimir Poutine est un "ami". "Tous les intellos m'en veulent, ils pensent que c'est un tueur. Mes mauvaises fréquentations, on les connaît", dit-il. Lundi, le comédien a annoncé vouloir tourner un film sur la Tchétchénie, après avoir festoyé avec son "ami" Ramzan Kadyrov, le président controversé de cette république du Caucase. Cette nouvelle a provoqué l'indignation des défenseurs des droits de l'Homme.
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