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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 11:06












Avec la mort de Ted Kennedy, Barack Obama se voit privé d'un allié de poids au Congrès dans sa bataille pour imposer la réforme du système de santé. Le sénateur avait fait du dossier "la cause de sa vie".

 

 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. L'adage de Lamartine se rappelle au mauvais souvenir de Barack Obama. Avec la mort du sénateur Ted Kennedy, le président américain ne perd pas seulement "une figure unique dans l'histoire américaine", cet ami dont le soutien peu avant le Super Tuesday - où se jouent les primaires dans près de la moitié des Etats américains - lui avait accordé un avantage déterminant sur sa rivale d'antan, Hillary Clinton. Barack Obama perd aussi – et surtout? – un soutien de poids au Sénat alors qu'il connaît les plus grandes difficultés pour imposer la première de ses priorités sociales: la réforme du système de santé.

 

Défenseur des plus pauvres, à la tête de la Commission chargée de la santé, Edward Kennedy avait en effet choisi de faire de l'instauration d'un régime de sécurité sociale pour tous "la cause de sa vie". Son premier discours sur le sujet remonte à 1969, rappelle le Christian Science Monitor. Ces derniers mois, et malgré la tumeur qui rongeait son cerveau, le sénateur démocrate avait maintes fois usé de son talent de négociateur hors pair pour convaincre. Après un demi-siècle dans les travées de la chambre haute, le cadet de John Kennedy était en effet passé maître dans l'art du compromis. "Nul n'est indispensable dans cette institution, mais Ted Kennedy est pratiquement indispensable parce qu'il a une manière à lui de faire les bonnes concessions lorsque les deux partis sont autour de la table", avait même reconnu dimanche dernier à la télévision l'ancien candidat à la présidentielle, John McCain.

 

Une loi Ted Kennedy ?


Sans ce précieux soutien, Barack Obama semble plus que jamais en difficulté dans ce dossier. "Si le pays est privé de réforme de santé, je pense qu'on pourra blâmer le destin", relève Paul Light, chercheur au Centre d'Etudes sur le Congrès de l'université de New York. Car le pensionnaire de la Maison blanche perd aussi une voix précieuse. Il ne peut désormais compter que sur une majorité de 59 voix sur 100 au Sénat. Le successeur du sénateur du Massachusetts ne devrait en effet pas siéger avant le début de 2010 alors que Barack Obama espère faire adopter sa réforme à l'automne. Or, aux Etats-Unis, une majorité de 60 voix est indispensable pour empêcher l'opposition de bloquer l'adoption d'un texte. Celle-ci sera d'autant plus difficile que la réforme – 1000 milliards de dollars pour offrir une couverture maladie aux quelque 47 millions d'Américains qui en sont dépourvus - divise au sein même chez les démocrates.

 

Parmi ceux-ci, certains espèrent renverser la tendance, voire "profiter" de ce décès pour remettre le débat dans les bons rails. Mercredi, les démocrates ont ainsi promis d'honorer la mémoire du sénateur en faisant adopter la réforme. "Le rêve de Ted Kennedy d'un système de santé de qualité pour tous les Américains s'accomplira cette année grâce à son rôle d'entraînement et à l'inspiration qu'il a suscitée", a ainsi promis la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. "Il voudrait que nous redoublions d'efforts pour y arriver", a pour sa part estimé le représentant démocrate David Obey. Le doyen du Sénat, Robert Byrd a, lui, suggéré que la loi porte le nom de Ted Kennedy. Reste désormais à voir si cela sera suffisant pour contrer les nombreuses attaques. Car pour l'heure, l'appel de la Maison blanche à dénoncer les rumeurs n'y a rien changé: celles-ci se multiplient. Ses détracteurs parlent, sans complexe, de réforme "nazie", n'hésitant pas à dessiner Barack Obama sous les traits d'Hitler. Ou encore du Joker de Batman, apposant la mention "socialiste". Outre la crainte de se voir privés de choix au pays de la liberté, certains craignent que la réforme n'encourage l'avortement ou l'euthanasie. D'autres encore dénoncent une réforme qui vise à payer, avec l'argent public, la "sécurité sociale des musulmans". Autant d'arguments fallacieux et autres dérapages qui n'auraient pas été tolérés au Sénat par feu Ted Kennedy.


Source : lejdd.fr  29-08-2009 

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