"Je ne fais pas souvent mes comptes", prévient d'emblée Adrien, 25 ans. Mais pourtant, le jeune thésard en mathématiques appliquées a accepté de passer à la loupe ses revenus et ses dépenses.  

Adrien a, comme il le dit lui-même, « une vie étudiante de luxe ». Après une prépa et une école d'ingénieur, il enchaîne sur un master II à Paris VII. Son but : faire une thèse académique en mathématiques financières : « Mais je n'étais pas assez bon, alors je me suis rabattu sur une thèse en entreprise. »

Ses revenus : 1850 euros par mois

Au départ un peu réticent à l'idée de ne pas suivre la « voie royale », Adrien conclut un CDD de trois ans avec EDF, sous la forme d'un "contrat CIFRE", subventionné par le ministère de la Recherche.

Trois ans pendant lesquels il est - bien - payé pour faire de la recherche de pointe sur un thème qui intéresse l'entreprise : la couverture des produits dérivés sur le marché de l'électricité. « Ça paraît un peu obscur, mais ça me passionne », explique Adrien.

Au total, Adrien touche 1850 euros nets par mois. Et puis les conditions sont idéales : alors qu'à la fac il n'aurait pas de bureau, à EDF il a son poste, son ordinateur.

Ponctuellement, il enseigne à la fac en tant que chargé de Travaux Dirigés. Il a gagné 1700 euros cette année en assurant 25 heures de cours. « Je ne le fais pas par besoin, mais parce que j'aime ça », précise-t-il.

Son père l'aidait quand il était étudiant, mais il s'est désormais totalement affranchi des subventions parentales.

L'avenir ? Adrien aimerait bien être maître de conférence à l'université, quitte à ne pas être trop regardant sur le salaire : « Je ne m'inquiète pas. De toute façon, l'argent n'est pas un critère prioritaire : je ne suis pas un gros consommateur. »

Ses dépenses fixes : à peu près 900 euros par mois

Le plus gros poste de dépense d'Adrien, comme beaucoup d'étudiants, c'est le loyer. Pendant ses études, il était en colocation à Montrouge. Depuis qu'il gagne sa vie, il a décidé de s'installer à Paris pour pouvoir sortir plus facilement. Il habite un deux pièces de 25 mètres² à Pernety, dans le XIVe arrondissement, qu'il loue 650 euros par mois.

Adrien rembourse également un prêt étudiant contracté pendant ses études pour payer des cours de théâtre - qu'il a arrêtés depuis - à hauteur de 100 euros par mois.

S'ajoutent ensuite les diverses factures : 40 euros pour le téléphone portable, 10 euros pour l'électricité (eh non, il n'a pas de tarifs préférentiels car il n'est pas agent), et bientôt Internet.

Adrien a une moto… cassée. La bête coûte cher. « Surtout l'assurance : 500 euros par an. Je vais arrêter et la vendre… à la casse ».

Solution moins coûteuse, les transports en commun. EDF prend en charge la moitié des frais de sa carte Imagin'R.

Loisirs, épargne… 950 euros quand même !

Autres dépenses non négligeables : « La bière et les restos », confesse-t-il devant un demi. « Ah oui, et puis les livres… Je sais, je devrais aller à la bibliothèque. »

Il met également 100 euros de côté tous les mois : « Ce n'est pas facile d'économiser mais bon j'essaie. »

Quant aux vacances, il n'en prend pas beaucoup. Le budget est très restreint : 300 euros pour l'été. Il voyage en train et crèche chez des copains.

 



Source : Eco89   05-08-2009