
Sur les routes de France, les rencontres entre une voiture et un animal sauvage provoquent, en moyenne, cinq accidents par heure. Soit 42 471 sinistres en 2008, dus pour l'essentiel à des chocs avec un sanglier (16 797) ou un chevreuil (15 388).
Ces chiffres ont été révélés, mardi 7 juillet, par le Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO), l'organisme qui indemnise, depuis 2003, les dégâts causés par les collisions avec la faune sauvage. De l'avis de son nouveau directeur général, François Werner, leur nombre est "bien supérieur à ce que l'on escomptait". C'est la première fois que l'on dispose, dans ce domaine, de statistiques précises.
Depuis 2007, l'abattement de 300 euros retenu sur chaque dommage matériel a été supprimé, en application de la cinquième directive européenne sur l'assurance-automobile. Les conducteurs concernés ayant pu faire leur déclaration jusqu'au 30 juin, la quasi intégralité des accidents survenus en 2008 ont donc été comptabilisés. L'ensemble a coûté près de 21 millions d'euros au FGAO, hors indemnisations versées par les compagnies d'assurances.
Ces accidents sont inégalement répartis, l'essentiel se concentrant dans les massifs forestiers des Landes, Alsace, Lorraine, Seine-et-Marne et Sologne. Au palmarès des départements, la Gironde arrive en tête (1 403 collisions), suivie par la Moselle (1 314), le Bas-Rhin (1 296), les Landes (1 033) et la Seine-et-Marne (1 033). Outre la Moselle et le Bas-Rhin, deux autres départements de l'Est figurent parmi les onze les plus touchés : le Haut-Rhin (927) et la Meurthe-et-Moselle (919).
Nombre de collisions élevé
A l'origine de ces accidents: le sanglier (40 % des collisions), le chevreuil (36 %) et le cerf (8 %). "Près de 80 % des accidents ont lieu la nuit, au moment où les animaux se déplacent le plus", précise François Werner. Soulignant que la période où le nombre de collisions est le plus élevé - de septembre à février - coïncide avec celle de la chasse (les animaux se déplaçant alors davantage), il appelle les automobilistes à la plus grande prudence aux abords des espaces boisés.
La publication de ces chiffres intervient alors que le ministère de l'écologie met la dernière main à un plan national de régulation des sangliers, en concertation avec l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et le FGAO. Annoncé il y a plusieurs mois par Jean-Louis Borloo, le ministre, ce plan, dont les préfets départementaux seront la cheville ouvrière, a notamment pour objet d'apaiser les agriculteurs, dont les cultures en plein champ subissent d'importants dégâts du fait de ce mammifère.
La fréquence des collisions routières qu'il occasionne constitue, pour les pouvoirs publics, une raison supplémentaire de réguler les populations de sangliers, qui semblent devenues incontrôlables dans plusieurs régions de chasse.
Source : lemonde.fr 11-07-2009