
C’est un drôle de cri du coeur, aussi vital qu’improbable dans le contexte actuel : « Yes we can, oui, on y croit ! » Alors que tous les indicateurs économiques et sociaux virent un peu plus au rouge chaque jour, 64 % des Français sont « optimistes » pour leur avenir. A contre-courant du pessimisme ambiant, le sondage CSA, pour Coca-Cola, « le Parisien » et « Aujourd’hui en France », dont nous publions les résultats en exclusivité, révèle qu’ils sont, en fait, bien plus positifs que les économistes, les statisticiens et même les politiques.
Des repères subjectifs
« Ils n’ont pas perdu espoir », observe Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique-opinion de l’institut CSA. « Ils se disent : On trouve toujours plus malheureux que soi. Derrière les conditions objectives, comme le pouvoir d’achat, les revenus ou le travail, il existe d’autres critères, subjectifs, comme la place des potes. Des repères que l’on s’est choisis soi-même et qui sont autant de raisons d’espérer. »
Qu’on ne s’y trompe pas : les Français sont optimistes mais sans illusions. Dans cette crise qui les submerge au quotidien, seuls 42 % ont confiance dans l’avenir de la société. Mais ils envisagent des lendemains qui chantent en dehors d’une hypothétique économie florissante. Leurs rêves ? Préserver les plaisirs simples de leur petite sphère individuelle : la famille, les enfants, les amis, un steak-frites le samedi, refaire le monde au comptoir d’un bistrot en buvant un demi… Le travail, l’argent arrivent loin derrière dans la liste des ingrédients du bonheur. Et s’ils sont nombreux à jouer au Loto en ce vendredi 13, c’est davantage dans l’espoir de partager un éventuel gros lot avec leur tribu, que de s’enrichir.
Car ce qui est devenu précieux, le philosophe Luc Ferry nous le confirme, c’est l’humain, un moteur qu’aucun krach boursier ne pourra anéantir. Loin de se réfugier dans leur bulle, les jeunes Français ont toujours envie d’aller au-devant du monde, même s’ils n’en ont pas toujours les moyens.
Source : leparisien.fr 13-03-2009