
Il est bien loin le temps du rapport Pébereau sur la dette publique que les politiques brandissaient pour justifier la nécessité de brider les dépenses. La crise financière et ses conséquences économiques sont passées par là.
Selon le collectif budgétaire présenté mercredi 4 mars en conseil des ministres, la dette publique de la France devrait grimper à 73,9 % du PIB cette année. Le gouvernement tablait initialement, dans son budget, sur une dette à 66 % en 2009. Et la tendance devrait se poursuivre : en 2010-2011, la dette devrait culminer à 77 à 78 % du PIB. Selon les critères du Pacte de stabilité et de croissance européen, celle-ci est censée être ramenée à moins de 60 % du PIB. On en est loin.
Le déficit public (État, Sécurité sociale et collectivités locales) devrait suivre le même mouvement. En 2009, le gouvernement s'attend à un trou de 5,6 % du PIB et 5,2 % en 2010 en raison de l'impact de la crise. Il devrait ensuite se réduire à 4,0 % en 2011 pour revenir en 2012 à 2,9 %, en-dessous de la limite de 3 % autorisée par Bruxelles.
Le budget 2009 prévoyait initialement un déficit de 52 milliards d'euros pour l'État. Il devrait atteindre en fait le chiffre record de 103,8 milliards pour intégrer les dépenses liées au plan de relance (2,65 milliards d'euros pour les mesures d'accompagnement social, 6,9 milliards d'aide à l'industrie automobile) et 7,5 milliards liés à la baisse des recettes, notamment des recettes fiscales (- 6,5 milliards) en raison du ralentissement de l'activité économique.
Source : Le point 05-02-2009