Lors de la campagne présidentielle, le candidat Obama avait promis un retrait de la plupart des troupes américaines d'Irak dans les seize mois après sa prise de fonction. Une promesse qu'il devrait tenir à quelques mois près. Selon un responsable de la Maison-Blanche, qui souhaite conserver l'anonymat, le président des Etats-Unis pencherait pour un calendrier de retrait en 19 mois, mais n'aurait pas encore pris sa décision définitive.
Le président parlera de la question «en détail, et je pense que les Américains comprendront exactement ce que nous sommes en train de faire, et je pense qu'ils seront contents», a répondu le vice-président Joe Biden, interrogé sur la chaîne de télévision NBC. Il a précisé que ce discours aura lieu «vendredi ou alors très bientôt».
Une guerre qui a divisé l'opinon
Barack Obama, un des rares opposants de la première heure à la guerre en Irak, mettrait fin à une guerre qui va entrer dans sa septième année et qui a profondément divisé l'opinion. Si l'Irak est loin désormais d'être la première préoccupation des Américains en proie à la récession et s'ils reconnaissent que la situation s'y est améliorée, 61% d'entre eux estimaient en janvier qu'une guerre qui leur a coûté des centaines de milliards et la vie de plus de 4 200 soldats n'en valait pas la peine, selon un sondage pour la chaîne ABC et le quotidien Washington Post.
Les enquêtes montrent aussi que les Américains souscrivent à l'avis de leur président selon lequel leurs soldats sont mieux employés en Afghanistan, premier front du combat contre l'extrémisme selon le nouveau président. Il doit néanmoins veiller à ce qu'un retrait d'Irak ne déstabilise pas un pays situé dans une région stratégique et pétrolifère, et voisin de l'Iran.
Soulager l'armée et combattre le déficit budgétaire
Si le calendrier de 19 mois est confirmé, il représenterait un compromis entre différentes options envisagées par les responsables militaires, de 16 à 23 mois. Sur les 140 000 soldats actuellement en Irak, seuls quelques-uns resteraient au final pour entraîner les forces du pays, combattre les terroristes et protéger les intérêts américains, conformément aux engagements de la campagne électorale. Il soulagerait ainsi des forces armées touchant aux limites de leurs capacités alors qu'Obama vient de décider d'envoyer 17 000 hommes supplémentaires en Afghanistan et que d'autres renforts sont possibles.
Le président a aussi signifié que le désengagement d'Irak l'aiderait à atteindre son objectif de réduire le déficit budgétaire de moitié d'ici à la fin de sa présidence en 2013.
Source Leparisien.fr avec AFP 26-02-2009